Le Japon et l’Union européenne ont récemment conclu un accord de collaboration pour la création de politiques visant à stimuler la demande et l’offre d’hydrogène propre. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts globaux des deux régions pour atteindre la neutralité carbone et réduire leur dépendance aux combustibles fossiles. L’hydrogène est perçu comme une alternative prometteuse au LNG pour le Japon, tandis que l’Europe y voit un moyen de se détacher des énergies fossiles russes. Kadri Simson, Commissaire européenne à l’énergie, a souligné l’importance de cette coopération en déclarant que
« l’hydrogène deviendra très bientôt une commodité commercialisée à l’international, et une étroite collaboration entre l’UE et le Japon sera essentielle pour promouvoir l’hydrogène renouvelable et à faible teneur en carbone à l’échelle mondiale, et pour assurer la convergence des normes et des règlements. »
Investissements et Infrastructure
Lors de cette rencontre, Ken Saito, ministre japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie, et Kadri Simson ont également présidé un forum d’affaires sur l’hydrogène entre le Japon et l’UE, auquel ont participé des dirigeants de grandes entreprises telles que JERA, Tokyo Gas, Mitsui et Iwatani. Ce forum a mis en lumière les besoins en investissements dans les infrastructures pour soutenir la production et la distribution de l’hydrogène renouvelable. L’Union européenne vise à produire et importer 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable d’ici 2030, un objectif ambitieux qui nécessitera des investissements massifs dans les infrastructures. Kadri Simson a ajouté que
« l’hydrogène est une priorité importante pour la politique énergétique européenne, car il nous aidera à éliminer les derniers combustibles fossiles russes et, à long terme, à décarboner notre industrie. »
Initiatives Nationales et Projets
En Allemagne, un projet de loi a récemment été adopté pour accélérer la construction d’infrastructures dédiées à l’hydrogène, à l’importation et à la production, dans le cadre des efforts pour réduire les émissions de carbone. Ce mouvement fait suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, poussant l’Allemagne à chercher des alternatives à ses approvisionnements en gaz russe. Le Japon prévoit de dépenser 3 000 milliards de yens (19 milliards de dollars) sur les 15 prochaines années pour subventionner la production d’hydrogène propre. Itochu Corp mène une étude de faisabilité pour établir une chaîne d’approvisionnement en hydrogène et ammoniac à Kitakyushu, au sud du Japon, un des futurs hubs de l’éolien offshore du pays.
L’accord entre le Japon et l’UE marque une étape significative vers la promotion de l’hydrogène en tant que pilier central des stratégies énergétiques des deux régions. Il est évident que des collaborations internationales seront cruciales pour réussir la transition vers une économie à faible teneur en carbone, tout en renforçant la sécurité énergétique.