Accord de Paris: Où en est-on Cinq Ans Plus Tard?

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L’accord de Paris fait de nouveau l’actualité cinq ans après sa signature lors de la COP 21. Retirés sous Donald Trump, les États-Unis vont ainsi revenir dans l’accord sous la houlette de la prochaine administration Biden. La nomination de John Kerry comme délégué aux affaires climatiques symbolise cette rupture après…

L’accord de Paris fait de nouveau l’actualité cinq ans après sa signature lors de la COP 21. Retirés sous Donald Trump, les États-Unis vont ainsi revenir dans l’accord sous la houlette de la prochaine administration Biden. La nomination de John Kerry comme délégué aux affaires climatiques symbolise cette rupture après 4 ans de climato-scepticisme à Washington. Surtout, la réintégration américaine permettra à l’accord de couvrir près de 90 % des émissions mondiales de C02.

En conséquence, les objectifs formulés de limiter la hausse des températures à 2 degrés paraissent de nouveau atteignables. Rappelons que pour beaucoup de scientifiques, une hausse de 1,5 degrés aura déjà des conséquences désastreuses sur la biodiversité. De même, la réintégration américaine pourrait favoriser le déblocage des 100 milliards de dollars annuels promis lors de la COP.

C’est pourquoi il est nécessaire de s’intéresser à l’état actuel de l’accord avant que Biden ne prenne officiellement ses fonctions.

 

Des progrès considérables réalisés depuis l’Accord de Paris

Ratifié par 183 pays, l’accord de Paris s’applique depuis le 4 novembre 2016 et représente l’immense majorité des pays pollueurs. En cela, il s’agit d’un succès diplomatique non négligeable dans une ère d’affaiblissement du multilatéralisme et de montée du nationalisme. Surtout, cet accord prévoit pour la première fois un partage équitable du fardeau entre les pays.

Chaque État signataire soumet ainsi une contribution nationale, les CDN, dans laquelle il expose son plan de décarbonation économique.  À l’heure actuelle, de nombreux pays ont fait part d’objectifs ambitieux à atteindre d’ici 30 à 40 ans. Il s’agit notamment de l’Europe, soit 10 % des émissions de CO2, qui vise la neutralité carbone en 2050.

Le Japon et la Corée du Sud ainsi que New-York et la Californie ont également annoncé un objectif similaire. Enfin, la Chine, plus grosse émettrice mondiale de CO2, souhaite atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2060.

Ces ambitions affichées s’accompagnent en plus d’une véritable dynamique industrielle en faveur de la décarbonation des économies

Des entreprises privées comme Amazon et Microsoft se sont ainsi engagées dans la voie de la transition écologique. Jeff Bezos a même lancé un fonds d’investissement de 2 milliards de dollars pour financer les technologies bas-carbone. De même, des géants financiers comme BlackRock ont annoncé ne plus soutenir des activités polluantes.

D’un point de vue technique, les technologies bas-carbone sont de plus en plus compétitives face aux énergies fossiles. D’après l’agence Bloomberg, les batteries lithium-ion atteindront la parité en matière de coûts avec les moteurs à essence en 2024. Rien que cette année, les renouvelables représentent également 90 % de la capacité électrique installée dans le monde.

 

Des progrès encore insuffisants pour atteindre les objectifs

Malheureusement, les progrès aperçus ces dernières années paraissent encore insuffisants pour respecter les engagements pris lors de l’accord de Paris.

Dans un rapport spécial publié en 2018, le GIEC estime ainsi à 3 degrés la hausse des températures en 2100. Or, ce rapport prenait en compte les contributions nationales des États à l’accord de 2015. Même s’il fut publié avant les annonces sur la neutralité carbone, le rapport montre toute l’insuffisance des mesures prises.

Le problème, c’est qu’il est difficile de décarboner à l’heure actuelle les mix énergétiques.

Premièrement, les systèmes énergétiques se caractérisent par une forte inertie et l’existence de « dépendances au sentier ». Par exemple, les habitudes de consommation constituent un obstacle au remplacement des véhicules thermiques par les véhicules électriques. De même, installer des infrastructures moins énergivores représente un coût souvent prohibitif pour les ménages et le secteur privé.

Deuxièmement, le système énergétique n’est pas encore en capacité d’intégrer à 100 % les énergies renouvelables intermittentes. Sans solution de stockage, ces dernières obligent les réseaux électriques à s’appuyer sur des énergies fossiles comme capacités de réserve.

Enfin, dernière difficulté, beaucoup de secteurs industriels, comme la sidérurgie ou le transport aérien, seront très difficiles à décarboner. Rappelons que pour l’aérien, ni les batteries ni l’hydrogène, ne peuvent offrir aujourd’hui des solutions alternatives au jet-fioul.

 

Le problème du financement

La question du financement fait figure de point central dans l’application de l’accord de Paris.

Les États signataires ont en effet promis la création d’un « Fonds vert » doté annuellement de 100 milliards d’euros. Il vise à financer des projets d’atténuation des émissions, mais aussi d’adaptation au changement climatique pour les pays pauvres. En cela, il s’agit d’aider ces pays à faire face aux risques de montée des eaux ou de sécheresse.

Cependant, depuis sa mise en œuvre, ce fonds n’a jamais réussi à atteindre ses objectifs.

En effet, dès le départ, les États ont divergé sur la question des sources de financement. Pour de nombreux pays, l’objectif des 100 milliards incluait ainsi l’ensemble des fonds liés au climat. En d’autres termes, les aides publiques au développement peuvent se voir comptabiliser dans le Fonds vert.

Pour les pays pauvres, cette comptabilisation apparaît comme inacceptable, car les bailleurs ont tendance à surestimer l’élément climatique des aides. En outre, une grande partie de ces aides ne sont pas des subventions et doivent donc être remboursées. Ainsi, au lieu des 100 milliards annuels promis, le Fonds vert  ne dispose réellement que de 8 milliards de dotation.

Pour donner un ordre d’idées, cela représente à peine plus de 2 % du budget français.

Or, depuis des années, les questions de gouvernance bloquent les réformes nécessaires afin de dynamiser le Fonds. La règle du consensus au conseil d’administration agit notamment comme un puissant facteur de blocage. Il faut noter que le conseil se compose de 12 représentants venant des pays du Nord et 12 du Sud.

Un blocage voué à perdurer si rien n’est fait en matière de gouvernance.

De fait, au niveau des émissions ou du financement, l’accord de Paris est encore loin d’avoir tenu ses promesses. La victoire de Joe Biden pourrait néanmoins constituer un accélérateur des réformes, notamment dans la gouvernance du Fonds vert.

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