articles populaires

Accord de Paris : le grand retour des États-Unis

Partagez:

 

L’accord de Paris sur le climat connaît récemment un retour en grâce de la part des grandes puissances mondiales. Après l’annonce d’une neutralité carbone en Chine en 2060, c’est au tour des États-Unis d’annoncer de nouveaux efforts climatiques.

 

Nouvellement élu, Joe Biden a ainsi décidé de rejoindre l’accord de Paris tout en visant la neutralité carbone d’ici 2050. Cette décision aura un impact considérable sur la limitation de la hausse des températures globales à 2 degrés d’ici 2100.

 

Accord de Paris : Biden tourne la page Trump

 

La fin d’une politique énergétique tournée vers les énergies fossiles

Sous l’administration Trump, la politique énergétique consistait majoritairement à soutenir l’exploitation des énergies fossiles sur le sol américain. Fondée sur le concept de « Energy Dominance », cette stratégie visait à conférer aux Etats-Unis une véritable indépendance énergétique. C’est dans ce cadre que l’accord de Paris fut considéré à Washington comme une entrave à la souveraineté énergétique américaine.

 

S’étant retirée de l’accord en 2017, l’administration Trump a lancé une série de mesures de dérégulation des normes environnementales. L’industrie pétro-gazière a ainsi bénéficié d’une diminution drastique des contraintes liées à la régulation des émissions de méthane. De même, l’administration a abandonné le Clean Power Plan d’Obama visant à réduire de 32 % les émissions de CO2. Enfin, le mois dernier, Trump n’a pas hésité à autoriser l’exploitation pétrolière dans une réserve protégée du Nord de l’Alaska.

 

À lire sur energynews.fr : Keystone XL : Joe Biden enterre l’oléoduc controversé

 

Une Amérique mauvais élève climatique ?

Cette orientation de la politique américaine vers les énergies fossiles a eu pour conséquence de ralentir sérieusement les efforts climatiques. D’après Rodhium Group, les actions de l’administration Trump auraient ajouté près de 1,8 milliard de tonnes de CO2 d’ici 2035. Pour donner un ordre d’idée, cela représente près de 30 % des émissions annuelles aux États-Unis.

 

Néanmoins, il convient de nuancer le constat d’une absence d’efforts réalisés en matière de climat. D’une part, les émissions de CO2 ont continué leur trend à la baisse, le gaz progressant nettement face au charbon. D’autre part, en opposition à l’administration Trump, de nombreux États américains ont annoncé des plans ambitieux pour l’environnement. La Californie et New-York ont ainsi voté des objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050.

 

Accord de Paris : un levier pour la révolution énergétique promise par Biden

 

Le plan énergétique ambitieux de Joe Biden

Après quatre années de présidence Trump, Biden compte replacer les États-Unis au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique. En rejoignant l’accord de Paris, il envoie un message clair démontrant sa volonté d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour lui, contrairement à Trump, l’accord représente une formidable opportunité pour défendre le leadership américain.

 

Après tout, le retrait américain de 2017 avait favorisé la montée en puissance de la Chine sur la scène diplomatique. Cette dernière s’était affichée en puissance responsable promotrice de ce bien public mondial qu’est l’environnement. Il faut également ajouter que le retrait risquait d’affaiblir l’industrie américaine dans la compétition pour les technologies bas-carbone.

 

À lire sur energynews.fr : Transition énergétique 2050 : quelle stratégie pour l’IEA en 2021 ?

 

Des mesures concrètes dès le début de son mandat

Pour toutes ces raisons, Biden souhaite mettre en œuvre rapidement des mesures fortes avant la COP26 en fin d’année. Il a ainsi annoncé la remise en œuvre des normes environnementales décidées par Obama mais abandonnées par Trump. Il a également annulé le permis de construction de l’oléoduc Keystone XL par décret présidentiel. Aussi, il compte imposer par voie législative un programme de décarbonation du secteur électrique d’ici 2035.

 

Ce dernier objectif parait aujourd’hui réalisable suite au changement de majorité au Sénat après la double victoire en Géorgie. Contrôlant l’agenda législatif, les démocrates peuvent compter sur le vote de la vice-présidente Kamala Harris en cas d’égalité des votes. De plus, bien qu’ils aient perdu des sièges, les démocrates contrôlent toujours la chambre des représentants.

 

L’impact du retour des États-Unis dans l’accord de Paris sur le climat

 

L’objectif des 2 degrés est de nouveau possible

Forte d’une majorité au Congrès, la présidence Biden pourrait représenter un tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Selon Carbon Tracker, une neutralité carbone aux États-Unis pourrait ainsi faire baisser les températures mondiales de 0,1 degré d’ici 2100. Cela paraît peu au premier abord, Washington n’étant responsable que de 12% des émissions contre 25% pour la Chine.

 

Néanmoins, cela pourra permettre d’atteindre l’objectif des deux degrés consigné dans l’accord de Paris et ce pour deux raisons. D’une part, l’élection de Biden s’inscrit à la suite des annonces de neutralité carbone décidées par un certain nombre de pays. La Chine, la Corée du Sud, l’Union européenne ou encore le Japon affichent tous cet objectif. D’autre part, grâce à leur puissance économique ainsi que leur pouvoir d’influence, les décisions américaines ont un effet d’entraînement planétaire.

 

À lire sur energynews.fr : Le mix énergétique chinois : vers un avenir zéro carbone

 

Le potentiel effet d’entraînement de la décision américaine

Aujourd’hui, en comptabilisant les États-Unis, près de 127 pays ont annoncé des objectifs de neutralité carbone d’ici 2100. Cela représente environ 63 % des émissions de CO2 dans le monde. Selon Carbon Tracker, toutes ces annonces permettent de limiter la hausse des températures mondiales à 2,1 degrés. Pour rappel, ce même organisme estimait à 3,6 degrés la hausse probable des températures en 2015.

 

De fait, des efforts supplémentaires doivent être réalisés si l’on souhaite ne pas dépasser les 2 degrés à l’horizon 2100. Or, la présidence Biden pourrait jouer un rôle essentiel dans cette accélération de la transition énergétique. L’effet d’entraînement des décisions américaines pourrait ainsi contraindre des pays comme l’Inde ou le Brésil à durcir leur politique environnementale. Il faut rappeler que l’accord de Paris fonctionne avant tout sur le système de « pression des pairs ».

 

Par conséquent, le retour des États-Unis dans l’accord de Paris pourrait se révéler être un « game-changer » climatique. Par l’effet d’entraînement qu’il induit, ce retour crée les conditions d’un renforcement des contributions nationales des États (NDRC). Surtout, il permet aux deux superpuissances que sont la Chine et les États-Unis d’aligner enfin leurs agendas climatiques.

 

Publicite

Poutine propose un rôle de médiateur entre Washington et Téhéran sur le nucléaire iranien

Le Kremlin a confirmé que Vladimir Poutine souhaite s’impliquer dans le règlement du conflit nucléaire entre les États-Unis et l’Iran, en s’appuyant sur ses liens stratégiques renforcés avec Téhéran.
En 2024, les énergies renouvelables ont couvert 33,9 % de la consommation d’électricité de la France métropolitaine, une progression portée par la hausse de la production d’hydroélectricité et l’expansion du solaire.
En 2024, les énergies renouvelables ont couvert 33,9 % de la consommation d’électricité de la France métropolitaine, une progression portée par la hausse de la production d’hydroélectricité et l’expansion du solaire.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) annonce ses orientations stratégiques pour 2030, marquées par un focus sur la transition énergétique, la compétitivité européenne et les besoins des consommateurs.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) annonce ses orientations stratégiques pour 2030, marquées par un focus sur la transition énergétique, la compétitivité européenne et les besoins des consommateurs.
Madrid a versé un montant arbitral à Blasket Renewable Investments après plus de dix ans de contentieux liés au retrait d’avantages fiscaux accordés aux investisseurs dans les énergies renouvelables.
Madrid a versé un montant arbitral à Blasket Renewable Investments après plus de dix ans de contentieux liés au retrait d’avantages fiscaux accordés aux investisseurs dans les énergies renouvelables.

Le marché des énergies renouvelables atteint 1 200 milliards de dollars en 2024

Le marché mondial des énergies renouvelables continue de croître, atteignant 1 200 milliards de dollars en 2024, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), soutenu par les investissements dans le solaire et l'éolien.
Le président Lee Jae-myung adopte une diplomatie énergétique fondée sur l'intérêt national, confrontée à un contexte délicat de rivalités internationales qui pourraient créer des situations complexes pour le pays et ses entreprises énergétiques.
Le président Lee Jae-myung adopte une diplomatie énergétique fondée sur l'intérêt national, confrontée à un contexte délicat de rivalités internationales qui pourraient créer des situations complexes pour le pays et ses entreprises énergétiques.
Le gouvernement du Québec accorde un financement de 3,43 M$ à la Coopérative d’électricité de Saint-Jean-Baptiste pour installer des compteurs intelligents et renforcer son infrastructure dans 16 municipalités.
Le gouvernement du Québec accorde un financement de 3,43 M$ à la Coopérative d’électricité de Saint-Jean-Baptiste pour installer des compteurs intelligents et renforcer son infrastructure dans 16 municipalités.
Les nouvelles mesures tarifaires américaines provoquent une augmentation des coûts dans le secteur de l’énergie, avec un effet particulièrement marqué sur le stockage et le solaire, selon une étude de Wood Mackenzie.
Les nouvelles mesures tarifaires américaines provoquent une augmentation des coûts dans le secteur de l’énergie, avec un effet particulièrement marqué sur le stockage et le solaire, selon une étude de Wood Mackenzie.

La France et la Pologne s’alignent sur les priorités d’investissement dans les réseaux électriques

Paris et Varsovie ont tenu un atelier bilatéral à Varsovie pour renforcer leur coordination sur les investissements dans les infrastructures électriques et la sécurité d’approvisionnement dans le cadre du Traité de Nancy.
Malgré l’urgence affichée, les investissements climatiques européens stagnent autour de 500 milliards d’euros par an, loin des besoins estimés à près de 850 milliards. De nouveaux instruments financiers tentent de relancer une dynamique indispensable.
Malgré l’urgence affichée, les investissements climatiques européens stagnent autour de 500 milliards d’euros par an, loin des besoins estimés à près de 850 milliards. De nouveaux instruments financiers tentent de relancer une dynamique indispensable.
Donald Trump rejette fermement tout enrichissement d'uranium par l'Iran, tandis que la Russie affirme le droit de Téhéran au nucléaire civil, intensifiant les tensions dans les négociations autour du programme nucléaire iranien.
Donald Trump rejette fermement tout enrichissement d'uranium par l'Iran, tandis que la Russie affirme le droit de Téhéran au nucléaire civil, intensifiant les tensions dans les négociations autour du programme nucléaire iranien.
Les pays africains consacrent désormais davantage à la dette qu’à l’éducation et à la santé, limitant leurs investissements essentiels malgré un fort potentiel énergétique. Le G20, sous pression, peine à fournir une réponse adaptée aux enjeux financiers et climatiques.
Les pays africains consacrent désormais davantage à la dette qu’à l’éducation et à la santé, limitant leurs investissements essentiels malgré un fort potentiel énergétique. Le G20, sous pression, peine à fournir une réponse adaptée aux enjeux financiers et climatiques.

L’Égypte autorise quatre producteurs privés à fournir 400 MW d’électricité aux industriels

Quatre producteurs d’énergie renouvelable ont reçu l’autorisation de vendre 400 MW directement à des entreprises industrielles égyptiennes sans soutien public.
Un rapport d’Ember montre que l’ASEAN pourrait alimenter près d’un tiers de ses data centres avec de l’éolien et du solaire d’ici 2030, sans avoir recours au stockage, sous réserve de politiques publiques adaptées.
Un rapport d’Ember montre que l’ASEAN pourrait alimenter près d’un tiers de ses data centres avec de l’éolien et du solaire d’ici 2030, sans avoir recours au stockage, sous réserve de politiques publiques adaptées.
La Syrie a signé un accord de $7bn avec un consortium composé d’entreprises du Qatar, de Turquie et des États-Unis pour reconstruire son secteur électrique national.
La Syrie a signé un accord de $7bn avec un consortium composé d’entreprises du Qatar, de Turquie et des États-Unis pour reconstruire son secteur électrique national.
Les autorités espagnoles et le gestionnaire du réseau REE ont démenti toute expérimentation sur le réseau électrique national avant la panne massive du 28 avril, dont les causes restent non identifiées.
Les autorités espagnoles et le gestionnaire du réseau REE ont démenti toute expérimentation sur le réseau électrique national avant la panne massive du 28 avril, dont les causes restent non identifiées.

Berlin s’oppose fermement à toute remise en service du gazoduc Nord Stream 2

Friedrich Merz a confirmé que l’Allemagne bloquerait toute tentative de relancer le gazoduc Nord Stream 2, malgré des appels internes évoquant une possible réouverture du dialogue avec Moscou.
Un mémorandum d’accord officialise la coopération énergétique entre l’Union européenne et l’Organisation latino-américaine de l’énergie, incluant une participation permanente de l’UE aux organes de gouvernance de l’organisation régionale.
Un mémorandum d’accord officialise la coopération énergétique entre l’Union européenne et l’Organisation latino-américaine de l’énergie, incluant une participation permanente de l’UE aux organes de gouvernance de l’organisation régionale.
Trois trajectoires commerciales projetées par Wood Mackenzie montrent comment les tensions douanières peuvent infléchir la demande, les prix et les investissements dans le secteur énergétique mondial.
Trois trajectoires commerciales projetées par Wood Mackenzie montrent comment les tensions douanières peuvent infléchir la demande, les prix et les investissements dans le secteur énergétique mondial.
La Commission européenne annonce que l’Union est en bonne voie pour réduire ses émissions de 54% d’ici 2030, grâce aux plans mis à jour des États membres.
La Commission européenne annonce que l’Union est en bonne voie pour réduire ses émissions de 54% d’ici 2030, grâce aux plans mis à jour des États membres.

Ember prévoit que le solaire et l’éolien pourraient alimenter 30 % des data centres de l’ASEAN

Ember anticipe qu’un tiers de la consommation électrique des data centres de l’ASEAN pourrait être couvert par l’éolien et le solaire d’ici 2030, sans batteries, si des mesures politiques adéquates sont adoptées.
Un rapport de Rocky Mountain Institute révèle l’ambition énergétique de l’Inde, dont la demande d’électricité pourrait tripler d’ici 2050, soutenue par une politique industrielle axée sur les énergies renouvelables.
Un rapport de Rocky Mountain Institute révèle l’ambition énergétique de l’Inde, dont la demande d’électricité pourrait tripler d’ici 2050, soutenue par une politique industrielle axée sur les énergies renouvelables.
Le Premier ministre Viktor Orban a annoncé que la Hongrie s’opposerait juridiquement et politiquement au projet européen de bannir les livraisons d’énergie russe d’ici 2027.
Le Premier ministre Viktor Orban a annoncé que la Hongrie s’opposerait juridiquement et politiquement au projet européen de bannir les livraisons d’énergie russe d’ici 2027.
Michael Kretschmer, ministre-président de Saxe, a proposé de reprendre le dialogue avec la Russie autour du gazoduc Nord Stream 2, malgré l’opposition affirmée du gouvernement allemand à tout redémarrage du projet.
Michael Kretschmer, ministre-président de Saxe, a proposé de reprendre le dialogue avec la Russie autour du gazoduc Nord Stream 2, malgré l’opposition affirmée du gouvernement allemand à tout redémarrage du projet.

Publicite