A Hinkley Point, du béton, de l’acier, et une filière nucléaire pleine d’espoir

La construction de deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR à Hinkley Point C mobilise 9 000 personnes et représente le plus grand chantier d'Europe, toutes industries confondues. Malgré les révisions de coûts et de délais, EDF espère une mise en service en juin 2027.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Entre forêt de grues, collines de remblais et lacis d’acier, les travaux battent leur plein à Hinkley Point C pour qu’EDF puisse livrer deux puissants réacteurs nucléaires, très attendus par le Royaume-Uni en quête d’électrons bas-carbone. 

Après les pâturages et champs de colza de la campagne anglaise, c’est un autre paysage qui apparaît, au bord du chenal de Bristol: d’anciens réacteurs sous leurs abris carrés, et à côté, de nouveaux monuments de béton en pleine ascension. 

Démarrée en 2017, la construction de deux réacteurs de nouvelle génération EPR de 3,2 gigawatts (GW), à même d’alimenter six millions de foyers, mobilise aujourd’hui 9.000 personnes, selon l’électricien français. Les quantités sont phénoménales (1 million de tonnes de béton), tout comme les engins: navires-plateforme pour installer les kilomètres de conduits de refroidissement dans l’estuaire, et même la « plus grande grue du monde », capable de lever 5.000 tonnes. C’est « le plus grand chantier d’Europe », toutes industries confondues, assure le PDG d’EDF Luc Rémont, qui y recevait jeudi les ministres britannique et française de l’Energie. 

Dans la zone du 1er réacteur, le bâtiment cylindrique qui accueillera le coeur du système est progressivement équipé, son mur doublé. A côté, attend le squelette d’acier du dôme. Les bâtiments destinés à la piscine et aux diesels de secours prennent forme. Au total, 3.000 entreprises britanniques et 2.000 françaises (Bouygues, Assystem…) sont impliquées.

La cuve du réacteur, forgée chez Framatome en Bourgogne est arrivée par bateau via la Méditerranée. EDF vise aujourd’hui une mise en service en juin 2027 (juin 2028 pour le second réacteur). Mais ces objectifs seront-ils tenus, après déjà quatre révisions de coûts et délais? Le coût, largement porté par EDF, est à 25-26 milliards de livres (28-29 milliards d’euros) -voire 32,7 milliards de livres en comptant l’inflation-, contre 18 milliards aux débuts. 

Sur les délais, le patron du groupe français affiche un optimisme prudent: un chantier « c’est vivant et complexe, il peut y avoir des moments avec des aléas. (…) mais nos équipes sont tendues pour tenir cet objectif ». 

« Montrer au monde » 

Cette semaine, l’heure était en tout cas à la satisfaction chez EDF, un répit pour l’entreprise confrontée à des déboires industriels et financiers à répétition. Samedi, l’EPR finlandais d’Olkiluoto est entré en service commercial, après 18 ans de chantier. 

Avec Hinkley Point, EDF espère tourner la page de la malédiction de Flamanville 3, son tout premier EPR qui accuse 12 ans de retard et une facture quadruplée. « A Flamanville, nous construisions notre premier réacteur en France, depuis très, très longtemps », dit Luc Rémont. 

Désormais, « avec des retours d’expérience » de tous les chantiers, « nous sommes rentrés dans une phase de cadence industrielle dont Hinkley Point est le démarrage puisque c’est la première fois qu’on fait deux EPR d’un coup ». « Plus vous faites, meilleur vous êtes », dit-il.La preuve, selon lui: 30% de temps gagné à Hinkley sur les travaux du 2e réacteur, par rapport au premier. 

L’enjeu industriel est fondamental alors que la France veut construire à domicile au moins six EPR, et nourrit des ambitions renouvelées à l’export. « Hinkley Point démontre que la relance du nucléaire est lancée et cela grâce à la filière nucléaire française », est venue appuyer jeudi la ministre française Agnès Pannier-Runacher, très active au sein d’une alliance d’Etats européens pro-nucléaires.

« Nous pouvons montrer au monde que nous avons une chaîne d’approvisionnement efficace et prête! » Son homologue Grant Shapps a redit l’importance de l’atome, avec les renouvelables, dans la stratégie énergétique et climatique du Royaume Uni, pour se passer du gaz. Jadis pionnier du nucléaire civil, le pays ne compte plus que neuf réacteurs, des modèles au graphite qu’il doit progressivement fermer.

Il prévoit à ce stade deux autres EPR à Sizewell C (est), répliques de Hinkley Point. Reste le sujet de leur financement: après y avoir injecté 700 millions de livres, Londres, associé à EDF, doit encore trouver des capitaux. Jeudi le ministre Shapps a dit à l’AFP son optimisme, sans grand détail toutefois. 

« C’est sur la bonne voie », a-t-il assuré, ajoutant oeuvrer à une décision finale d’investissement pour le cours de la législature.

NexGen lève A$1bn pour financer son projet d’uranium Rook I au Canada

Le producteur canadien d’uranium NexGen Energy a finalisé une levée de fonds de A$1bn ($639mn), répartie entre les marchés nord-américain et australien, afin de soutenir le développement de son projet Rook I.

Tepco envisage la fermeture des deux plus anciens réacteurs de Kashiwazaki-Kariwa

Tokyo Electric Power Company Holdings étudie la mise à l’arrêt définitif des unités 1 et 2 de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, les plus anciennes du site, tout en poursuivant ses efforts pour redémarrer l’unité 6.

La fin du JCPOA ravive les incertitudes sur le programme nucléaire iranien

La levée officielle du cadre juridique de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien intervient alors que les sanctions internationales ont déjà été réactivées et que les négociations diplomatiques restent dans l’impasse.
en_1140190932540

Oklo et newcleo annoncent un partenariat nucléaire de $2bn pour renforcer l’approvisionnement américain

Les entreprises Oklo, newcleo et Blykalla s’allient pour développer une infrastructure de fabrication de combustible nucléaire avancé aux États-Unis, soutenue par un investissement prévu de $2bn.

enCore découvre trois nouveaux fronts minéralisés d’uranium au Texas

enCore Energy a identifié trois nouveaux fronts minéralisés sur son projet Alta Mesa, avec des forages en cours visant à définir leur étendue et accélérer les travaux de développement.

Radiant investit $280mn dans une usine de microréacteurs à Oak Ridge

Radiant, acteur californien du nucléaire modulaire, va construire sa première usine de microréacteurs à Oak Ridge, sur un site historique du Manhattan Project, avec un objectif de production de 50 unités par an dès 2028.
en_1140151040540

L’EPR de Flamanville redémarre après quatre mois d’arrêt technique

EDF a relancé le réacteur EPR de Flamanville après des réparations sur des soupapes non conformes, repoussant l’atteinte de la pleine puissance attendue à 1 620 MW d’ici la fin de l’automne.

Nano Nuclear démarre les travaux de forage de son micro-réacteur KRONOS MMR™

Nano Nuclear et l’Université de l’Illinois lanceront les opérations de forage du réacteur modulaire KRONOS MMR™ le 24 octobre, marquant une avancée clé vers la commercialisation du projet nucléaire sur le campus d'Urbana-Champaign.

Natura Resources va déployer le premier réacteur nucléaire Gen IV aux États-Unis en 2026

Natura Resources finalise la construction du MSR-1, un réacteur nucléaire avancé à combustible liquide, avec un lancement prévu pour 2026 sur le campus d'Abilene Christian University.
en_1140141065540

JPMorganChase mobilise $1.5tn pour soutenir l’énergie nucléaire et les chaînes critiques

JPMorganChase engage $10bn d’investissements directs dans le cadre d’un plan de $1.5tn visant à renforcer l’indépendance énergétique et les technologies stratégiques, incluant le nucléaire de nouvelle génération.

L’Ukraine prépare un cadre législatif pour accélérer le déploiement des mini-réacteurs nucléaires

Une feuille de route en cours d’élaboration vise à poser les bases réglementaires et techniques du développement des petits réacteurs modulaires, avec l’objectif de renforcer la sécurité énergétique nationale et d’attirer des capitaux privés.

EDF relève sa prévision nucléaire à 375 TWh grâce à son plan industriel

EDF ajuste sa prévision de production nucléaire pour 2025 entre 365 et 375 TWh, portée par la performance de son programme industriel START 2025 axé sur l'efficacité des opérations de maintenance.
en_1140141057540

L’AIEA propose une trêve locale pour rétablir le courant à Zaporijjia

L’agence nucléaire des Nations unies presse l’Ukraine et la Russie d’instaurer un cessez-le-feu local pour réparer les lignes électriques endommagées de la centrale de Zaporijjia, en alerte depuis la perte totale de courant externe.

Deep Isolation presse les États américains d’intégrer la gestion des déchets nucléaires

Deep Isolation appelle les États membres de l’initiative Advanced Nuclear First Movers à inclure la gestion des déchets radioactifs dans leur stratégie commune pour garantir la viabilité industrielle des nouveaux réacteurs.

Ontario Power Generation autorisée à exploiter une nouvelle installation de déchets nucléaires

L'autorité canadienne de sûreté nucléaire a validé la mise en service d’un bâtiment destiné au stockage de générateurs de vapeur usagés provenant des travaux de rénovation de la centrale Bruce.
en_1140131035540

Costain obtient un contrat de 1 milliard £ pour les infrastructures de Sellafield

Costain a été sélectionnée comme partenaire pour moderniser les infrastructures essentielles du site nucléaire de Sellafield dans le cadre d’un contrat pouvant atteindre 1 milliard £ sur quinze ans.

L’Afrique du Sud investit dans 5000 MW de nucléaire pour renforcer sa production

Un programme nucléaire de 5000 mégawatts sera lancé par le gouvernement sud-africain avec NECSA pour soutenir l’approvisionnement national en électricité et limiter les coupures de courant.

IsoEnergy rachète Toro Energy pour 49 M$ et crée un géant mondial de l’uranium

La société canadienne IsoEnergy va acquérir l’australienne Toro Energy pour AUD75mn ($49mn), créant une plateforme de production d’uranium diversifiée avec des actifs en Australie, au Canada et aux États-Unis.
en_1140131041540

Sizewell C signe deux contrats majeurs pour la fourniture de combustible nucléaire

La future centrale nucléaire Sizewell C sécurise son approvisionnement en combustible grâce à des accords signés avec Urenco et Framatome, posant une étape clé pour garantir la stabilité énergétique du Royaume-Uni sur le long terme.

Rosatom entame les travaux d’excavation pour un petit réacteur modulaire en Ouzbékistan

Le chantier du premier petit réacteur modulaire (SMR) d’Ouzbékistan entre en phase active, avec l’excavation de 1,5 million de m³ de terre sur le site de Jizzakh, marquant une étape clé du projet nucléaire mené par Rosatom.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.