La Chine a enregistré en novembre son plus haut niveau d’importations de pétrole brut depuis deux ans, atteignant une moyenne quotidienne de 12,38 millions de barils. Ce volume représente une hausse de 4,88 % par rapport à la même période en 2024 et une augmentation de 5,24 % sur un mois. Le total cumulé des importations entre janvier et novembre s’est établi à 521,87 millions de tonnes, soit un rythme journalier moyen de 11,45 millions de barils.
Les achats soutenus par la baisse des prix de l’alimentation
Cette progression intervient malgré un fléchissement saisonnier de la demande intérieure. La pression exercée sur les prix par les sanctions visant les exportations de brut russe et iranien a renforcé les marges de raffinage, poussant les raffineurs à accroître leurs achats. Les importateurs anticipent la première série de quotas d’importation pour 2026, selon les déclarations de plusieurs analystes.
Les importations en provenance d’Arabie saoudite ont bondi de 345 000 barils par jour pour atteindre 1,59 million de barils quotidiens, ce qui a permis au royaume de reprendre la place de premier fournisseur de la Chine en novembre. À l’inverse, les volumes russes ont reculé de 157 000 barils par jour, atteignant une moyenne de 1,19 million de barils par jour sur le mois. Les expéditions iraniennes ont fortement progressé, ajoutant 233 000 barils quotidiens pour atteindre 1,35 million.
Les raffineurs indépendants absorbent les stocks
Dans la province du Shandong, les raffineries privées augmentent leur activité d’achat et de transformation du brut après la distribution récente de nouveaux quotas d’importation par Pékin. Cette dynamique a contribué à la réduction des volumes en stockage, ce qui pourrait apaiser les craintes d’un excédent d’offre sur le marché intérieur avant la fin de l’année.
Parallèlement, les perspectives de la demande chinoise en pétrole brut demeurent modérées à court terme. Le centre de recherche économique et technologique de China National Petroleum Corporation (CNPC) prévoit une croissance annuelle de 1,1 % pour la consommation de pétrole, tirée principalement par les besoins en pétrochimie, tandis que la demande en carburants pour le transport aurait atteint un plafond.
Un marché encore influencé par les arbitrages géopolitiques
Les conditions de marché actuelles montrent une adaptation rapide des flux commerciaux face aux contraintes géopolitiques. La Russie et l’Iran, soumis à des sanctions internationales, continuent de proposer des volumes à prix réduits, stimulant l’intérêt des raffineurs chinois malgré les risques de volatilité.
Les observateurs s’attendent à ce que les raffineurs chinois poursuivent leurs stratégies d’achat opportuniste au premier trimestre 2026, dans l’attente d’éventuelles hausses de quotas et d’un rééquilibrage des prix mondiaux du brut.