La France et la Chine ont annoncé leur intention de structurer un groupe de travail sur le climat afin de renforcer leur coopération énergétique. Cette instance couvrira le nucléaire civil, les énergies renouvelables et le transport maritime. La première réunion est envisagée en 2026, avec pour objectif d’orienter des projets concrets plutôt que de nouveaux accords multilatéraux. Cette initiative intervient alors que les frictions commerciales s’intensifient entre Pékin et Bruxelles.
Un cadre technique au-delà des approches multilatérales
Ce groupe de travail sera aligné avec les cadres internationaux existants tels que la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC), l’Accord de Paris et la stratégie 2023 de l’Organisation maritime internationale (OMI). Il cherchera à rapprocher régulations européennes et normes chinoises afin de sécuriser les investissements dans les chaînes d’approvisionnement énergétiques. Pour la France, le maintien d’un accès à la puissance industrielle chinoise est essentiel pour tenir ses objectifs de déploiement des renouvelables et du nucléaire. Pour la Chine, la relation bilatérale permet d’agir auprès d’un État membre influent de l’UE sans passer exclusivement par Bruxelles.
Le nucléaire civil est présenté comme un axe prioritaire, avec un soutien commun au triplement des capacités mondiales d’ici 2050. Les entreprises françaises pourraient explorer des coopérations en pays tiers avec l’appui financier et industriel chinois. De leur côté, les acteurs nucléaires chinois trouvent dans ce dialogue un moyen de valoriser leurs technologies sur des marchés encore hésitants.
Shipping et renouvelables au cœur des enjeux économiques
Dans le maritime, l’alignement franco-chinois sur l’objectif d’émissions nettes zéro à l’horizon 2050 donnera de la visibilité aux armateurs sur la transition des flottes et des carburants. Cette perspective pourrait stimuler les investissements dans les navires à double carburant et les infrastructures portuaires dédiées. En parallèle, la Chine domine la fabrication de panneaux solaires, batteries et composants d’éoliennes, ce qui lui confère un poids important dans les discussions sur la définition des standards de traçabilité et d’empreinte carbone.
Toute coopération industrielle devra toutefois respecter les exigences européennes sur le contrôle des chaînes d’approvisionnement et les réglementations liées aux aides d’État. Les entreprises devront également composer avec un environnement de compliance marqué par les sanctions internationales existantes. La stratégie conjointe sur le nucléaire représente déjà plus de trente pays soutenant une même trajectoire de développement du secteur.