Les prix du pétrole ont terminé en hausse, stimulés par les incertitudes géopolitiques persistantes liées à la guerre en Ukraine et aux perturbations croissantes des infrastructures énergétiques russes. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en février a progressé de 0,94 % à 63,26 $ le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI), référence américaine pour livraison en janvier, a gagné 1,22 % à 59,67 $.
Les investisseurs ont réagi à l’absence de progrès diplomatiques dans les échanges entre les États-Unis et la Russie, malgré un long entretien entre l’émissaire américain Steve Witkoff et le président russe Vladimir Poutine au Kremlin. Aucun accord n’a été annoncé après ces pourparlers, qui avaient pour objectif d’étudier un plan de sortie de crise remanié avec les autorités ukrainiennes.
Frappes ciblées et perturbation de l’offre
La situation militaire en mer Noire continue d’alimenter les tensions. Des frappes ukrainiennes ont visé des infrastructures pétrolières russes, contribuant à réduire temporairement la capacité logistique de transport de brut. Plusieurs pétroliers liés à la Russie auraient été coulés ou mis hors service selon des sources militaires, accentuant les craintes sur la continuité de l’approvisionnement.
La Turquie a convoqué les ambassadeurs russe et ukrainien après des attaques sur des navires suspectés d’appartenir à la « flotte fantôme » utilisée par Moscou pour contourner les restrictions occidentales sur le commerce pétrolier. Ankara s’inquiète de la sécurité maritime en mer Noire, où transite une part significative des flux énergétiques régionaux.
Réserves en hausse et pression sur les prix
Malgré la montée des tensions, la hausse des cours reste partiellement freinée par l’augmentation des stocks mondiaux. Les chiffres publiés par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (Energy Information Administration, EIA) indiquent une hausse inattendue des réserves commerciales de brut aux États-Unis de 600 000 barils la semaine dernière, alors qu’une baisse de 2 millions de barils était anticipée.
La visite du président russe en Inde, également suivie de près par les marchés, n’a pas donné lieu à des annonces concrètes. New Delhi n’a pas confirmé un recul de ses importations de pétrole russe, bien que les dernières données commerciales montrent un léger ralentissement. Les relations commerciales pétrolières entre les deux pays sont scrutées dans un contexte de sanctions douanières américaines.
Prochaine étape des négociations
De nouvelles discussions entre les responsables américains et ukrainiens sont prévues, alors que la pression augmente sur les chaînes d’approvisionnement énergétique. Les opérateurs de marché évaluent l’impact potentiel à court terme sur les flux de brut, notamment en Europe et en Asie, en cas d’escalade prolongée ou d’élargissement du conflit.
Le responsable de la recherche matières premières chez TD Securities, Bart Melek, a indiqué que les marchés restaient très sensibles à toute évolution militaire ou diplomatique susceptible d’affecter l’offre mondiale. « Il ne fait aucun doute que les tensions géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine entrent en ligne de compte », a-t-il déclaré.