First Hydrogen Corp. a lancé une collaboration technique avec l’Université de l’Alberta afin d’identifier des mélanges de sels fondus non radioactifs simulant le comportement de combustibles à base d’uranium. Ce programme s’inscrit dans le cadre de la conception et du développement de petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR pour « Small Modular Reactors »). L’équipe dirigée par le professeur Muhammad Taha Manzoor mènera les travaux depuis le campus d’Edmonton.
Une étape préliminaire sans uranium pour préparer les prototypes
Cette phase initiale exclut tout usage d’uranium et vise uniquement à tester des mélanges simulant le comportement thermophysique de combustibles réels. Les sels fondus sélectionnés doivent permettre une évaluation en laboratoire dans un environnement à faible risque. Cette démarche servira de base à la mise en place des installations expérimentales, à l’élaboration du protocole d’essai et au processus de sélection des fournisseurs industriels.
Le projet prévoit une évaluation technique et réglementaire complète des mélanges candidats. Cela inclura l’examen de la disponibilité commerciale des sels, des contraintes douanières, des contrôles à l’exportation et des exigences réglementaires associées. L’objectif est de limiter les risques liés à la recherche et développement tout en accélérant la mise au point de prototypes à échelle réduite.
Des avantages techniques pour les futures applications commerciales
Les combustibles à sels fondus présentent des caractéristiques de sécurité et d’efficacité intéressantes pour les concepteurs de réacteurs compacts. Contrairement aux barres de combustible solides, les sels liquides peuvent circuler dans le cœur du réacteur, améliorant le transfert de chaleur tout en opérant à basse pression. Ces propriétés facilitent la miniaturisation des unités et renforcent leur sécurité intrinsèque.
First Hydrogen souhaite que ce programme soutienne à terme ses ambitions de déploiement industriel, notamment dans l’alimentation énergétique de centres de données, la production d’hydrogène vert et d’autres applications nécessitant une source d’énergie stable et sans interruption. L’entreprise prévoit également d’utiliser les résultats pour orienter ses investissements futurs dans les SMR.
Une feuille de route axée sur la validation expérimentale
Le projet s’appuie sur l’expertise universitaire pour établir une base scientifique robuste avant l’introduction de matières nucléaires. Le professeur Manzoor a indiqué que l’objectif est d’impliquer des experts internationaux tout en maintenant une approche à faible dangerosité. Le travail en laboratoire s’effectuera sous contrôle strict, sans exposition à des substances radioactives dans cette phase.
Balraj Mann, président-directeur général de First Hydrogen, a souligné l’importance de cette étape comme levier pour structurer les futures initiatives technologiques. Selon lui, cette recherche permettra d’identifier des sels simulés efficaces et de réduire les incertitudes liées aux étapes ultérieures du programme.