Group1, spécialiste des batteries au potassium, et Michigan Potash & Salt Company, opérateur du plus grand site d’extraction de potasse aux États-Unis, ont annoncé la signature d’un protocole d’accord pour développer une filière intégrée de batteries à base de potassium sur le sol américain. Cette alliance vise à établir une chaîne industrielle indépendante des métaux critiques et des fournisseurs étrangers.
Un projet ancré dans l’indépendance énergétique
Le projet s’appuie sur le U.S. Potash Project, un complexe en cours de développement dans l’État du Michigan, soutenu par une promesse de prêt conditionnelle de $1.26bn de la part du Loan Programs Office du Département américain de l’Énergie. Le site utilisera des technologies d’extraction géothermique avancées pour produire du chlorure de potassium de haute pureté, utilisé à l’origine dans l’agriculture, mais désormais aussi destiné à l’industrie du stockage d’énergie.
Le protocole d’accord prévoit l’exploration d’options de co-investissement, de contrats d’approvisionnement à long terme et d’alignements industriels entre la production de potasse de MPSC et l’écosystème de fabrication de batteries au potassium de Group1. Le partenariat inclut également la possibilité d’installer les systèmes de secours (UPS) de Group1 à base de batteries au potassium sur le site du projet potassique, renforçant la cohérence verticale de l’initiative.
Une chaîne industrielle sans dépendance aux métaux critiques
Contrairement aux batteries lithium-ion, les batteries au potassium de Group1 n’intègrent ni cobalt, ni nickel, ni cuivre, des métaux souvent soumis à des tensions géopolitiques et à des chaînes d’approvisionnement fragmentées. Ce positionnement permettrait de réduire la vulnérabilité des infrastructures stratégiques telles que les centres de données, les hôpitaux et les installations de défense aux perturbations globales.
Selon Group1, la pleine capacité du U.S. Potash Project pourrait soutenir jusqu’à 400 GWh par an de batteries, équivalent à une part significative des besoins en stockage des États-Unis à horizon 2030. Même une fraction de cette capacité—4 GWh—permettrait de sécuriser des dizaines de centres de données ou de renforcer des infrastructures critiques sans dépendance aux chaînes d’approvisionnement étrangères.
Vers une réindustrialisation sur base potassique
Les deux entreprises soulignent que cette initiative contribue à redéployer les capacités industrielles américaines en reliant l’extraction minière locale à la production avancée de batteries. Group1 rappelle que sa technologie repose sur l’héritage scientifique de John B. Goodenough, co-inventeur de la batterie lithium-ion, et qu’elle cible en priorité les secteurs industriels, militaires et numériques.
Michigan Potash & Salt Company prévoit de produire localement une ressource stratégique qui soutient non seulement l’agriculture, mais désormais aussi le stockage d’énergie. Ce repositionnement stratégique transforme le chlorure de potassium en matière première double usage, à la fois agricole et énergétique.