Erex, producteur japonais d’électricité issue de la biomasse, mettra officiellement un terme à l’évaluation d’impact environnemental de son projet de centrale de 300MW à Seiro, dans la préfecture de Niigata, le 26 novembre. Cette décision marque la fin d’un développement conjoint avec ENEOS Corporation, initié en 2020 sur un site autrefois dédié à un parcours de golf appartenant à ENEOS.
Le projet visait une production annuelle estimée à 2 térawattheures, principalement à partir de sorgho importé du Vietnam et des Philippines. Prévu pour fonctionner hors du cadre du tarif de rachat garanti (Feed-in-Tariff, FIT), l’actif devait entrer en construction en 2023 et être mis en service durant l’exercice fiscal 2026. Une révision de l’évaluation environnementale avait repoussé le calendrier initial, reportant la mise en service à l’exercice 2029.
Coûts de construction en hausse et pression monétaire
Depuis son annonce, le projet a été confronté à une hausse marquée des coûts de construction. Cette augmentation a été aggravée par la dépréciation du yen face au dollar américain, impactant négativement les dépenses opérationnelles pour les actifs dépendant de combustibles importés. Le yen a perdu plus de 40 % de sa valeur depuis 2020, passant d’environ 105 à près de 150 yens pour un dollar, rendant les achats de biomasse étrangère nettement plus coûteux.
Les données du ministère de l’Environnement indiquent que les deux entreprises ont décidé de ne pas poursuivre la procédure réglementaire nécessaire à la construction de la centrale. Cette décision intervient sans qu’aucun permis de construction n’ait encore été délivré.
Réajustement stratégique dans le portefeuille biomasse d’Erex
Erex détient actuellement un portefeuille biomasse de 493MW, composé de six centrales opérationnelles d’une capacité allant de 49MW à 149MW. S’ajoute un actif de 20MW situé à Shikoku, actuellement en arrêt de longue durée. Le retrait du projet de Niigata pourrait entraîner une réallocation des ressources vers d’autres actifs ou vers de nouveaux projets moins exposés aux fluctuations monétaires.
L’annonce n’a pas été accompagnée de commentaires publics de la part des entreprises concernées, mais le retrait du projet intervient dans un contexte plus large de réévaluation des stratégies de production d’énergie biomasse au Japon, notamment pour les projets hors du dispositif FIT.