Gérer l’Énergie, une Organisation Collective?

Pour Jean-Pascal Tricoire, PDG de Scheider Electric, la gestion de l'énergie est une "organisation collective".

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Baisser le chauffage? Arrêter l’électricité ? La gestion de l’énergie, qu’elle soit contrainte par des rationnements, ou volontaire pour lutter contre le réchauffement climatique, “fait gagner de l’argent”, à condition d’avoir une “organisation collective”, juge le PDG du groupe Schneider Electric, Jean-Pascal Tricoire, dans un entretien à l’AFP.

Alors que la France craint d’avoir froid cet hiver et qu’Emmanuel Macron préside vendredi un Conseil de défense consacré à l’approvisionnement en énergie du pays, le président du groupe d’équipements électriques estime que la situation peut permettre “d’économiser” et surtout de “mieux partager l’électricité”.

Sur son profil Twitter, M. Tricoire s’affiche devant le mot “efficiency” (efficacité) en lettres vertes. Fin juin, il avait salué l’appel à la sobriété lancé conjointement par les trois grands patrons de l’énergie en France, le PDG de TotalEnergies, celui d’EDF et la directrice générale d’Engie.

Pour régler le problème des heures de pointes de consommation, qui font craindre des coupures cet hiver, il “faut être capable de s’organiser de façon collective”, assure-t-il.

Par exemple, des baisses volontaires de consommation chez les uns doivent pouvoir permettre à d’autres de continuer à utiliser l’électricité. Schneider, groupe qui a réalisé 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires au premier semestre, a ainsi testé dans une de ses usines en avril un “effacement”: l’usine a arrêté le chauffage et les charges de ses voitures pendant deux heures.

“Nous avions été avertis trois jours avant par +la météo de l’énergie+, le système Ecowatt (géré par RTE, le réseau du transport électrique en France, NDLR). Ce jour-là, nous avons lancé le chauffage à 08H00 au lieu de 06H00: on a économisé 850 kWh”, raconte M. Tricoire.

“Il faut savoir s’organiser, et c’était simple à faire car nous sommes équipés de systèmes de gestion technique du bâtiment”. Ces systèmes, sorte de cerveaux informatiques gérant les consommations d’énergie d’un bâtiment, sont une spécialité du groupe français qui compte sur le débat énergétique en cours pour accélérer ses ventes.

“Ça va bouger très vite”

“La France est un pays très tertiaire et a énormément de bureaux,” relève M. Tricoire, en regrettant que “seuls 6% des bâtiments” soient équipés de tels systèmes. Selon lui, en moyenne, “un bâtiment de bureaux consomme environ 300 kWh par mètre carré et par an, alors qu’il n’en consomme plus que 180″ avec un tel équipement.

Pour l’habitat, prenant l’exemple de l’Australie ou de la Californie, il estime qu’à terme, “une maison normale” sera “très largement auto-alimentée” en électricité, “de quoi effacer beaucoup de +crêtes+ et de quoi participer à la résolution” des problèmes d’approvisionnement comme de climat, juge-t-il.

“Tout toit de maison devrait avoir une composante de production, si on se projette à cinq ou dix ans”: “et on devrait tous savoir ce qui se passe au niveau énergétique chez nous directement sur notre portable: par exemple, si le congélateur est débranché il faut que je le sache, que je sache combien consomme ma voiture, et combien ça me coûte”, dit-il.

Selon lui, les consommateurs connectés et informés de leur consommation en temps réel la font baisser de facto.

M. Tricoire décrit un paysage du tout électrique en France où “une grande partie de la production sera locale”, que ce soit “au niveau individuel ou collectif”.

“Je pense que ça va bouger très vite” dit-il, en citant comme moteur du changement “la convergence des énergies renouvelables” en plein développement, des “avancées technologiques sur le stockage” de l’électricité et de “l’explosion de la mobilité électrique”. “Tout ça est catalysé par l’urgence climatique et malheureusement accéléré par l’urgence de la transition énergétique due à la guerre en Europe” note-t-il.

Il n’ambitionne néanmoins pas une fragmentation du paysage électrique, dominé par EDF en France. Enedis, filiale d’EDF et gestionnaire du réseau de distribution du courant, “restera” selon lui “le grand administrateur de la complexité du réseau électrique”.

“En revanche, pour tous ceux qui le peuvent, on a tous envie de participer à la résolution à la fois du problème climatique et du problème énergétique”.

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