TotalEnergies a révisé à la hausse ses prévisions concernant la demande mondiale de pétrole dans son rapport annuel sur les perspectives énergétiques, s’attendant à une augmentation continue jusqu’en 2040 avant un déclin progressif. Cette révision s’explique par plusieurs facteurs, dont l’impact des politiques publiques internationales et des préoccupations liées à la sécurité énergétique. En particulier, des phénomènes tels que la réduction partielle des subventions pour les énergies vertes aux États-Unis et la relance des permis pour les installations de gaz naturel liquéfié (GNL) ont modifié les tendances de consommation.
Le rapport présente trois scénarios : un scénario de tendances actuelles, un scénario dit de « momentum » modéré, et un scénario dit de « rupture », aligné avec l’Accord de Paris sur le climat. Selon Patrick Pouyanne, le PDG de TotalEnergies, bien que ce dernier scénario soit théoriquement envisageable, il reste de moins en moins probable en raison de la fragmentation politique mondiale et du manque de coordination internationale nécessaire pour sa mise en œuvre.
Évolution de la demande mondiale de pétrole
Dans son scénario basé sur les tendances actuelles, TotalEnergies projette une consommation mondiale de 98 millions de barils par jour (bpd) en 2050, soit une révision à la hausse par rapport aux 90 millions de bpd anticipés l’année dernière. Cette tendance reflète notamment des retards dans les ventes de véhicules électriques et des investissements continués dans des centrales à charbon en Asie, deux éléments qui freinent la transition énergétique.
Le scénario de « momentum », qui suppose une action politique modérée en matière de climat, prévoit une demande de 79 millions de bpd d’ici 2050, contre 70 millions l’année précédente. Cette projection reste bien au-dessus des objectifs du scénario aligné avec l’Accord de Paris, qui verrait la consommation de pétrole chuter à 55 millions de bpd d’ici 2050. Ce dernier chiffre est cependant une révision notable par rapport à l’estimation de 44 millions de bpd faite dans le rapport de 2024.
L’impact des politiques publiques sur la consommation d’énergie
L’évolution de la demande en pétrole est étroitement liée aux décisions politiques prises dans différents pays. Le retour en arrière de certaines politiques de soutien aux énergies renouvelables, comme celles observées aux États-Unis, a contribué à réviser les prévisions à la hausse. Par ailleurs, l’augmentation des permis de construction de nouvelles infrastructures de gaz naturel liquéfié pourrait également avoir un effet sur la demande en pétrole à court terme, en complément de la pression continue pour garantir la sécurité énergétique à l’échelle mondiale.