Libye : l’Approvisionnement Pétrolier menacé

L'approvisionnement en pétrole de la Libye est menacé par des gouvernements rivaux qui se disputent le pouvoir à Tripoli. Le Premier ministre du gouvernement d'unité nationale, Abdul Hamid Dbeibah, a refusé de céder le pouvoir après l'élection de Fathi Bashagha par la Chambre des représentants.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le secteur pétrolier libyen est sur la sellette après les affrontements qui ont eu lieu à Tripoli le 17 mai à la suite de la tentative ratée du Premier ministre du gouvernement de stabilité nationale, Fathi Bashagha, de prendre le contrôle de la capitale de la Libye, ont déclaré des sources industrielles à S&P Global Commodity Insights.

Le secteur pétrolier de Libye est inquiet

Cette situation survient alors que la production libyenne de brut stagne à environ 800 000 b/j. Ceci en raison d’une série de blocages des principaux terminaux et infrastructures pétrolières et de l’intensification des tensions entre les deux gouvernements rivaux de la Libye.

Le Premier ministre du gouvernement d’unité nationale, Abdul Hamid Dbeibah, a refusé de céder le pouvoir après l’élection de Fathi Bashagha par la Chambre des représentants, basée dans l’est du pays, en février. M. Dbeibah déclare qu’il ne démissionnerait pas tant qu’un gouvernement élu ne serait pas porté au pouvoir.

Ainsi, près d’un tiers de la production pétrolière libyenne est toujours hors service. L’épineuse question de la répartition des revenus pétroliers refait surface entre les gouvernements de l’est et de l’ouest du pays.

Désaccord sur les revenus pétroliers

Selon Iliasse Sdiqui, directeur associé chez Whispering Bell, une société de gestion des risques couvrant l’Afrique du Nord, le secteur pétrolier libyen restera dans un état d’incertitude permanente au cours du second semestre 2022. Car le dernier blocus pétrolier est directement lié à la lutte pour le pouvoir entre le GNU et le GNS.

« Il sera difficile de parvenir à une production et à des exportations de pétrole stables. Malgré les espoirs des États-Unis de voir la Libye atténuer les préoccupations mondiales en matière d’approvisionnement dues au conflit en Ukraine. »

Iliasse Sdiqui ajoute :

« Les États-Unis sont favorables à un mécanisme dirigé par la Libye pour contrôler les revenus pétroliers. Toutefois, il est peu probable qu’un tel mécanisme reçoive une approbation unanime étant donné le contexte politique polarisé actuel. »

En outre, l’entreprise publique National Oil Corporation cherche actuellement à mettre en place un mécanisme de gestion des revenus pétroliers avec le gouvernement de Bashagha et le GNU. Ceci avec l’aide du gouvernement américain.

Le 14 mai, l’ambassade des États-Unis en Libye a déclaré qu’elle soutenait pleinement le gel temporaire des revenus pétroliers sur le compte de la NOC à la Libyan Foreign Bank. Cependant, la société d’État n’a pas encore pris cette mesure.

Perturbations probables

Les analystes de S&P Global s’attendent à ce que l’offre de brut libyen en mai reste légèrement supérieure à 800 000 b/j. Toutefois, les disputes sur les revenus pétroliers entre les deux gouvernements et les perturbations sur les champs et terminaux rendent la situation incertaine en Libye.

Les exportations de brut des terminaux de Brega (90 000 b/j), Zueitina (90 000 b/j) et Mellitah (70 000 b/j) restent en situation de force majeure. Tandis que la production du plus grand champ pétrolier du pays, Sharara, reste faible (~80 000 b/j). Ce qui a un impact sur le flux du port de Zawiya (250 000 b/j), selon les sources. La NOC avait déclaré un cas de force majeure sur ces exportations au début du mois de mai.

Ce blocus a été effectué par les forces loyales à l’Armée nationale libyenne autoproclamée, qui soutient actuellement Bashagha.

Selon M. Sdiqui, le dernier échec de M. Bashagha à établir une présence permanente à Tripoli pèse sur ses relations avec le chef de la LNA, Khalifa Haftar. Il ajoute :

« Cela renforce à son tour l’utilité du blocus pétrolier, rendant moins probable une reprise de la production dans les prochaines semaines. Si le blocus a jusqu’à présent aidé le GNS à exercer une pression sur le gouvernement de Tripoli, il peut maintenant être utilisé par Khalifa Haftar de la LNA. Ceci afin de renforcer sa position alors que les perspectives du GNS s’amenuisent. »

Le secteur pétrolier de Libye est ravagé depuis plus d’une décennie

Par ailleurs, de nombreuses institutions du pays se sont régulièrement affrontées sur des questions liées au secteur pétrolier. La guerre civile, l’agitation militante et les attaques terroristes ravagent l’industrie des hydrocarbures.

Les parties orientales et occidentales du pays se sont régulièrement affrontées sur la répartition des revenus pétroliers. Ce différend a été l’une des principales raisons du blocus des installations pétrolières par l’Armée nationale libyenne en 2020. Il a duré huit mois et a fait chuter la production de brut à moins de 200 000 b/j.

La Libye détient les plus grandes réserves prouvées de pétrole d’Afrique. Ses principaux bruts d’exportation Sharara et Es Sider ont un rendement élevé en distillats moyens et en essence. Ainsi, cela les rend populaires auprès des raffineries d’Europe et de Chine.

Londres verrouille la rente pétrolière jusqu’en 2030 avec un prélèvement fiscal à 78 %

Le Royaume-Uni transforme sa taxe exceptionnelle en un mécanisme prix permanent, maintenant une pression fiscale parmi les plus élevées au monde, et redessine en profondeur l’attractivité du plateau continental britannique pour les acteurs pétroliers.

Le Pakistan devient exportateur structurel de fuel oil et bouleverse l’équilibre asiatique

Le Pakistan confirme sa sortie du fuel oil domestique avec plus de 1,4 Mt exportées en 2025, transformant ses raffineries en plateformes d’export, au moment où l’Asie fait face à un excédent structurel de fuel lourd et faiblement soufré.

Aksa Enerji va construire une centrale thermique de 119 MW au Burkina Faso

Le turc Aksa Enerji a signé un contrat de 20 ans avec Sonabel pour la mise en service d’une centrale thermique à Ouagadougou, visant à renforcer l’approvisionnement énergétique du Burkina Faso d’ici fin 2026.
en_114027271130540

Le pipeline CPC redémarre après les frappes, mais la pression reste sur le Kazakhstan

Le Caspian Pipeline Consortium a repris les chargements à Novorossiisk après une attaque ukrainienne, mais les tensions géopolitiques sur les flux pétroliers kazakhs persistent autour de ce corridor stratégique de la mer Noire.

La Hongrie double ses livraisons de pétrole à la Serbie face aux sanctions américaines

La Hongrie augmente ses exportations de produits pétroliers vers la Serbie pour compenser l’arrêt imminent de la raffinerie NIS, menacée par les sanctions américaines visant sa majorité russe.

Pemex intensifie le raffinage domestique malgré le recul de la production de brut

Face à une production pétrolière en baisse, Pemex augmente le raffinage local grâce à Olmeca, en visant une réduction des importations de carburants et une meilleure utilisation de ses capacités industrielles sous contrainte budgétaire.
en_1140281048540-1-1024x485

Petrobras réduit ses investissements à 109 milliards $ dans son nouveau plan quinquennal

La société pétrolière publique brésilienne abaissera ses dépenses d’investissement de 2 %, impactée par le recul des cours du brut, marquant ainsi un tournant stratégique sous le mandat de Lula.

TotalEnergies cède sa participation dans Bonga pour $510mn au profit de Shell et Eni

TotalEnergies a finalisé la vente de sa participation de 12,5 % dans le champ pétrolier offshore Bonga au Nigeria, pour un montant de $510mn, renforçant la présence de Shell et Eni dans ce site stratégique de production en eaux profondes.

Belgrade entame une procédure légale pour s’emparer de la raffinerie serbe contrôlée par Moscou

La Serbie prépare une modification de loi budgétaire visant à permettre la prise de contrôle de NIS, raffinerie sous sanctions américaines et détenue par des groupes russes, afin d'éviter une paralysie énergétique imminente.
en_114026261125540

Dangote confie à Honeywell l’expansion de sa raffinerie vers 1,4 million de barils/jour

La raffinerie nigériane de Dangote sélectionne l’américain Honeywell pour fournir les technologies permettant de doubler sa capacité de traitement de brut et d’étendre sa production pétrochimique.

Bagdad maintient sa production pétrolière en isolant les actifs russes sous sanctions

L’Irak sécurise sa production en contournant les sanctions américaines via paiements locaux, trocs énergie-énergie et suspension ciblée des flux financiers vers Lukoil pour protéger les exportations de West Qurna-2.

BP relance partiellement Olympic Pipeline mais laisse 60 % de capacité hors ligne

Le redémarrage de la conduite de 16 pouces d’Olympic Pipeline ne suffit pas à rétablir l’approvisionnement normal de l’Oregon et de l’aéroport de Seattle-Tacoma, toujours exposés à un risque logistique accru et à des tensions sur les prix.
en_1140251145540

Les importations de pétrole russe par l’Inde chuteront fortement dès décembre

Face aux sanctions renforcées des États-Unis et de l’Union européenne, les raffineurs indiens réduisent drastiquement leurs achats de brut russe à partir de décembre, selon des sources du secteur.

La raffinerie serbe de Pancevo menacée d’arrêt faute de brut sous sanctions américaines

La seule raffinerie de Serbie, opérée par NIS, pourrait être contrainte de stopper sa production dès cette semaine, fragilisée par les sanctions américaines visant ses actionnaires russes.

Les stratégies contrariennes surpassent le suivi des hedge funds sur le Brent

La rentabilité des stratégies de suivi de positionnement spéculatif sur le Brent s’érode, au profit d’approches contrariennes ciblant les extrêmes de sentiment, marquant un changement de régime significatif dans le trading pétrolier.
en_1140241134540

ConocoPhillips, Repsol et Santos relancent le pétrole alaskien avec Nuna et Pikka

L’Alaska s’apprête à enregistrer sa plus forte hausse de production pétrolière depuis 40 ans, portée par deux projets clés qui prolongent la durée de vie du pipeline TAPS et ancrent une présence stratégique des États-Unis dans l’Arctique.

TotalEnergies renforce sa position au Nigeria avec 90 % d’intérêt dans OPL257

TotalEnergies porte à 90 % sa participation dans le bloc offshore OPL257 au Nigeria, après un accord d’échange d’actifs conclu avec Conoil Producing Limited.

TotalEnergies et Chevron en compétition pour 40 % du champ Mopane en Namibie

TotalEnergies et Chevron cherchent à racheter 40 % du champ pétrolier Mopane en Namibie, propriété de Galp, au cœur d’une stratégie visant à sécuriser de nouvelles ressources dans un bassin offshore à fort potentiel.
en_114019181132540

Rosneft cède 11 % de KPC pour desserrer l’étau des sanctions

La réduction de la participation de Rosneft dans Kurdistan Pipeline Company repositionne le contrôle du principal oléoduc kurde et redéfinit l'équilibre entre sanctions américaines, financement des exportations et gouvernance régionale du brut.

Lukoil met la pression sur Sofia pour finaliser la cession de sa raffinerie

Le groupe russe Lukoil veut vendre ses actifs en Bulgarie, après la mise sous tutelle de sa raffinerie par l'État, dans un contexte de sanctions américaines renforcées contre l’industrie pétrolière russe.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.