Au cours d’une conférence téléphonique, François Poirier, PDG de TC Energy, a évoqué de nombreux sujets. Parmi eux, la transition énergétique et la sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel.
La question de l’approvisionnement énergétique a été amplifiée par la guerre en Ukraine. Ainsi, le conflit met en évidence le rôle de l’industrie pour répondre aux besoins énergétiques. François Poirier explique :
« [Le] croisement de la sécurité énergétique et de la transition énergétique n’est pas un obstacle à la croissance. Nous pensons, au contraire, qu’il s’agit d’un catalyseur. «
Lex exportations américaines de gaz explosent
Actuellement, les grandes entreprises publient leurs résultats. Toutes, comme Chevron ou ExxonMobil, soulignent les possibilités permises par la croissance des exportations de GNL depuis l’Amérique du Nord. Le PDG de TC Energy l’évoque également. De fait, environ un quart des volumes d’exportation de GNL des États-Unis transitent par les pipelines de son entreprise.
Actuellement, il existe de nombreux projets de gazoducs soutenant les terminaux d’exportations de GNL. Citons Grand Cheniere XPress (1,1 bcf/j, en service), Lousiana XPress (0,8 Bcf/j, en cours) ou encore North Baja XPress (0,5 Bcf/j, approuvé par la FERC).
François Poirier déclare :
« Les exportations nord-américaines de GNL ont atteint un sommet cette année, à 13,7 Bcf/j, et nous prévoyons maintenant que cette quantité augmentera de plus de 90 % pour atteindre 25 Bcf d’ici la fin de la décennie. Il y a de nombreuses possibilités de croissance pour nous en fournissant aux installations de GNL le gaz dont elles ont besoin pour leurs expansions. »
Stanley Chapman, président des gazoducs américains et mexicains, explique que les flux Nord-Sud sur les réseaux de Columbia Gulf Transmission et d’ANR sont comprimés et contractés. Cependant, le bouclage des réseaux pour acheminer davantage de gaz des Appalaches vers la côte du Golfe pour la liquéfaction et l’exportation est envisageable. Au vu du contexte, un nouveau gazoduc reliant le réseau Columbia Gulf à la côte du Golfe peut être envisagé. Il annonce :
« Le coût de transport serait probablement d’environ 2 $, mais si vous croyez, comme moi, que la guerre en Ukraine a provoqué un changement fondamental en ce qui concerne les sources d’approvisionnement en gaz de nos alliés européens, et que cette demande supplémentaire de gaz naturel va maintenir les prix en Europe et en Asie dans une fourchette de 13 à 20 $, ce qui est le cas actuellement pour 2023 et 2024, le tarif de transport de 2 $ pour la capacité supplémentaire du gazoduc vers la côte du Golfe pourrait bien dégager le marché. »
TC Energy s’engage pour la transition énergétique
Concernant la transition énergétique, TC Energy prévoit de transporter un gaz plus propre. Pour ce faire, elle entend construire et exploiter des centres de transport de gaz naturel renouvelable. Celui-ci est produit à partir du méthane capté dans les décharges ou le fumier animal. Il est ensuite traité pour répondre aux exigences des gazoducs.
En outre, TC Energy développe des projets d’énergie renouvelable et à faible teneur en carbone. Par exemple, elle entend prolonger la durée de vie de sa centrale Bruce Power. Il s’agit du seul générateur nucléaire du secteur privé au Canada. Il fournit 30 % de l’électricité de l’Ontario.
François Poirier déclare :
« De nouveaux carburants seront également nécessaires pour alimenter le réseau énergétique de l’avenir… Par exemple, nous recherchons activement des possibilités dans l’économie de l’hydrogène, en développant des centres d’hydrogène pour desservir le transport à longue distance et d’autres utilisations industrielles. Pas plus tard que cette semaine, nous avons annoncé que nous avons identifié notre site de stockage existant de Crossfield comme un emplacement potentiel de centre d’hydrogène. »
Hausse du débit des gazoducs américains
Les flux moyens sur les gazoducs américains ont augmenté de 5 % par rapport au trimestre dernier. Ils atteignent une moyenne de 30 Bcf par jour. Un pic historique, de 35 Bcf, a même été atteint en janvier. Columbia Gas, Portland Natural Gas Transmission et Gas Transmission Northwest ont établi des records en janvier et en février. De la même manière, Nova Gas Transmission, qui achemine la production de l’Ouest canadien vers les marchés nationaux et américains, a connu sa plus forte demande hivernale depuis 2000. Celle-ci a atteint 14,2 Bcf/j au cours du trimestre.
Ainsi, TC Energy annonce un bénéfice net de 358 millions de dollars canadiens pour le premier trimestre 2022. Au trimestre précédent, elle enregistrait une perte nette de 1,06 milliard de dollars canadiens.
