Un outil de modélisation informatique baptisé Macro, conçu par une équipe de chercheurs affiliée au Massachusetts Institute of Technology (MIT), a été présenté comme une réponse aux défis croissants des planificateurs d’infrastructures énergétiques. Le logiciel permet d’explorer divers scénarios d’évolution des systèmes énergétiques, intégrant l’interdépendance entre les secteurs industriels et les contraintes politiques, technologiques et économiques. Macro a été développé en collaboration avec Princeton University et New York University, dans le cadre d’un projet soutenu par financement philanthropique.
Un modèle conçu pour les décideurs de l’énergie
Macro s’adresse principalement aux planificateurs de réseaux électriques, aux régulateurs publics et aux chercheurs, en leur offrant une capacité à simuler des systèmes énergétiques complexes avec un niveau de précision plus élevé que les modèles traditionnels. Il intègre des données sur les unités de production, la demande projetée, les technologies émergentes ou les contraintes politiques, permettant de tester différents scénarios de développement d’infrastructures à long terme. Selon l’équipe, cette approche pourrait contribuer à optimiser les coûts tout en assurant la fiabilité de l’approvisionnement électrique.
Contrairement aux outils antérieurs comme GenX ou DOLPHYN, développés également par le MIT, Macro permet une résolution plus fine et une meilleure prise en compte des interactions multi-sectorielles. Il peut par exemple dissocier les éléments du réseau de transport d’électricité pour les traiter séparément grâce à des techniques d’intelligence artificielle, améliorant ainsi la précision globale des résultats.
Architecture modulaire et usage simplifié
L’architecture du modèle repose sur quatre composants fondamentaux décrivant les actions d’un système énergétique : transfert, stockage, transformation et interaction avec le réseau. Cette structure permet de modéliser aussi bien des systèmes électriques que des chaînes d’approvisionnement de matières premières ou des flux de données. Le logiciel peut être exécuté sur des clusters de calcul haute performance, en découpant un problème en sous-problèmes parallélisables.
Les concepteurs ont porté une attention particulière à la simplification de l’interface utilisateur. Une taxonomie d’usagers a été établie pour distinguer les utilisateurs non techniques, les analystes spécialisés et les développeurs avancés. Des outils courants comme Excel peuvent être utilisés pour alimenter le modèle, et une interface graphique est en cours de développement pour réduire la dépendance au codage.
Vers une utilisation en temps réel pour les politiques publiques
Macro pourrait également servir de base à l’élaboration de politiques énergétiques. Le professeur Christopher Knittel, du MIT Sloan School of Management, travaille sur la création d’un émulateur basé sur Macro, capable de fournir des résultats approximatifs en quelques secondes. Cette version allégée permettrait aux décideurs d’explorer rapidement différentes options de régulation avant de valider les hypothèses via la version complète du modèle.
L’outil est distribué en open source pour un usage aussi bien académique que commercial. Il a déjà été testé aux États-Unis, en Corée du Sud, en Inde et en Chine, où plusieurs équipes développent actuellement des modèles régionaux basés sur cette plateforme. Ce déploiement international vise à faciliter une meilleure planification énergétique dans des contextes variés, selon les besoins spécifiques des pays utilisateurs.