Le gouvernement soudanais a entamé des discussions avec la Biélorussie en vue d’un partenariat dans les secteurs de l’électricité et du gaz, alors que la guerre civile déclenchée en 2023 continue de perturber les services essentiels. Cette initiative intervient dans un contexte de pénurie énergétique accrue, où l’accès à l’électricité et à l’eau potable demeure fortement compromis dans plusieurs régions du pays.
Un contexte de crise aiguë
Depuis l’effondrement du barrage d’Arbaat en 2024, Port-Soudan subit une pénurie d’eau aggravée, affectant les conditions de vie des populations locales. Le prix du fût d’eau de 220 litres a doublé pour atteindre 25 000 livres soudanaises ($42), contre 12 000 auparavant. Cette flambée tarifaire illustre l’état critique des infrastructures et la difficulté à maintenir les services publics dans les zones en conflit.
Appuyée par des institutions comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), l’administration soudanaise multiplie les appels à la coopération technique pour restaurer ses systèmes vitaux. L’énergie reste une priorité dans les programmes de redressement lancés récemment avec l’appui de partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Objectifs et enjeux du rapprochement avec Minsk
La Biélorussie, sous sanctions occidentales depuis plusieurs années, cherche à repositionner son industrie à l’exportation vers des marchés émergents. Ce rapprochement avec le Soudan pourrait offrir à Minsk une nouvelle porte de sortie commerciale, tout en permettant à Khartoum de bénéficier de services d’ingénierie et d’équipements énergétiques à moindre coût.
Bien que les contours précis du projet n’aient pas été publiquement définis, les échanges portent sur la fourniture de matériels pour la réhabilitation du réseau électrique. Les discussions intègrent également un volet d’assistance technique destiné à renforcer les capacités locales dans la gestion et la maintenance des infrastructures énergétiques.
Des défis logistiques et sécuritaires persistants
La réussite d’une telle coopération reste conditionnée à la sécurisation des routes et des installations, dans un pays où les affrontements entre factions rivales compromettent la stabilité des flux logistiques. Les partenaires potentiels doivent évaluer le niveau de risque opérationnel avant de s’engager sur le terrain.
Un représentant technique de l’administration soudanaise a indiqué que « la stabilité des corridors de transport et la sécurisation des sites d’intervention seront déterminants pour le déploiement des équipements ». Le pays entend mettre en place des mécanismes de coordination inter-agences pour limiter les interruptions de chantier.