Le Ghana a convenu avec la Banque mondiale d’un renforcement de leur coopération dans cinq secteurs prioritaires, dont l’énergie. L’accord a été conclu à l’occasion d’une rencontre entre le ministre des Finances, Cassiel Ato Forson, et le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga, en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
Un secteur fragilisé par une dette structurelle
La dette du secteur énergétique du Ghana s’élevait à $3,1bn en mars, selon les données du ministère des Finances. Sur ce montant, $1,73bn sont dus aux producteurs indépendants. Cette situation pèse sur les finances publiques, alors que le gouvernement tente de garantir un accès stable à l’électricité à l’ensemble de la population d’ici 2030.
L’Energy Commission, autorité de régulation énergétique du pays, a rapporté que la société publique Electricity Company of Ghana (ECG) avait enregistré un taux de pertes de distribution de 32 % en 2024, soit le niveau le plus élevé depuis deux décennies.
Un partenariat orienté vers les infrastructures et la modernisation
Les discussions avec la Banque mondiale visent à renforcer les projets énergétiques existants et futurs. Bien qu’aucune initiative spécifique n’ait encore été détaillée, cette coopération devrait contribuer à moderniser les infrastructures et à diversifier les sources d’énergie.
Le Ghana affiche un taux d’accès à l’électricité de 89 %, l’un des plus élevés d’Afrique subsaharienne. Toutefois, le réseau reste dépendant des carburants fossiles importés, malgré un potentiel important en énergies renouvelables comme l’hydroélectricité, le solaire, l’éolien et la biomasse.
Une transition encadrée par des programmes en cours
L’aide internationale s’inscrit dans le cadre du National Energy Transition Framework, qui prévoit une transformation progressive du mix énergétique. La Banque mondiale est déjà impliquée dans plusieurs projets, dont le Ghana Energy Sector Transformation Project et le Scaling Up Renewable Energy Program.
Ces initiatives visent à réduire les pertes techniques et à améliorer la gouvernance du secteur. Le gouvernement espère que le soutien financier et technique permettra de renforcer la résilience du système électrique face aux défis budgétaires.
Selon un rapport publié en avril par des organisations non gouvernementales, notamment ActionAid Ghana et le Centre for Research on Multinational Corporations (SOMO), les choix énergétiques actuels du pays, influencés par les institutions internationales, augmenteraient les risques de pression sur les finances publiques.