Les coûts de production du parc nucléaire d’Électricité de France (EDF) resteront maîtrisés au cours des prochaines années, selon les données publiées par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). L’évaluation actualisée sert de référence pour la mise en œuvre du nouveau cadre de régulation post-Arenh, prévu pour entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2026.
Un coût de référence stratégique pour l’État
La CRE a estimé le coût complet de l’électricité nucléaire à 60,3 EUR/MWh aux conditions économiques de 2026 pour la période 2026-2028. Ce chiffre monte à 61,5 EUR/MWh en valeur actuelle. Pour la période suivante, entre 2029 et 2031, le coût est projeté à 63,4 EUR/MWh aux conditions 2026, équivalant à 68,4 EUR/MWh aux conditions économiques de 2025.
Ces chiffres constituent la base du mécanisme de Versement nucléaire universel (VNU), qui permettra à l’État de prélever une partie des revenus d’EDF lorsque ceux-ci excéderont certains seuils. Les recettes ainsi perçues seront redistribuées à l’ensemble des consommateurs, particuliers comme industriels, afin de garantir une certaine stabilité tarifaire.
Écarts persistants avec les estimations d’EDF
Les montants avancés par le régulateur restent nettement inférieurs à ceux annoncés par l’énergéticien public. EDF avait évalué son coût de production à 79,6 EUR/MWh pour la période 2026-2028, et à 81,5 EUR/MWh pour 2029-2031. La CRE a précisé que l’écart provient en partie d’un ajustement méthodologique, conjugué à des effets correctifs limitant l’impact de l’inflation.
Selon la présidente de la CRE, ces nouveaux chiffres restent « très proches » des évaluations publiées en 2023, démontrant une relative stabilité des prévisions. Cette cohérence facilite la fixation des seuils au-delà desquels EDF sera soumis à une taxation progressive de ses revenus nucléaires, fixée à deux niveaux: 50 % dans un premier palier, puis 90 % au-delà d’un second.
Vers un nouveau cadre post-Arenh
Le mécanisme Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), en vigueur jusqu’au 31 décembre 2025, oblige EDF à vendre une partie de son électricité à bas prix à ses concurrents. À partir de 2026, l’énergéticien pourra commercialiser l’intégralité de sa production sur les marchés. Le futur cadre prévoit cependant des mécanismes de redistribution afin d’éviter des hausses tarifaires soudaines pour les consommateurs finaux.
Le parc d’EDF compte actuellement 57 réacteurs, dont l’EPR de Flamanville, entré en service en 2024. Ces installations constituent la principale source de production électrique du pays, rendant cruciale la transparence sur leurs coûts d’exploitation.