Le projet d’éolien offshore prévu au large de l’île d’Oléron, dans le département de la Charente-Maritime, a été suspendu faute de candidatures définitives, a annoncé le gouvernement démissionnaire. D’une capacité visée d’un gigawatt, cette infrastructure devait représenter l’un des plus importants projets d’énergies marines renouvelables sur le territoire français.
Neuf consortiums avaient été préqualifiés par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) à l’issue d’une première phase basée sur les critères techniques et financiers. Parmi eux figuraient notamment des groupes français tels qu’EDF Renouvelables, Engie et TotalEnergies, ainsi que les entreprises étrangères RWE (Allemagne) et ENI (Italie). Aucun d’entre eux n’a toutefois finalisé le dépôt de son dossier.
Pressions locales et calendrier incertain
Le parc devait couvrir une surface de 180 kilomètres carrés, situé à environ 40 kilomètres des côtes. La mise en service était initialement envisagée entre 2032 et 2034. Toutefois, le projet fait l’objet d’une contestation continue, notamment de la part de pêcheurs locaux soutenus par plusieurs élus. Les acteurs de la filière halieutique redoutent un impact durable sur leurs zones de pêche traditionnelles.
Cette mobilisation locale semble avoir pesé sur l’intérêt industriel pour ce projet. Selon les informations disponibles, aucun consortium n’a soumis d’offre finale avant la date limite, entraînant l’échec du processus d’attribution.
Attribution parallèle en Normandie
Le même jour, le gouvernement démissionnaire a confirmé l’attribution d’un autre appel d’offres à TotalEnergies et RWE. Il s’agit d’un projet plus vaste, doté d’une capacité de 1,5 gigawatt, situé au large des côtes normandes. Ce parc est destiné à alimenter l’équivalent d’un million de foyers.
Ce contraste entre les deux appels d’offres souligne les écarts d’acceptabilité territoriale et les défis logistiques que posent les projets éoliens en mer sur certaines zones du littoral français.