Les exportations russes de charbon se réorienteront principalement vers le marché asiatique dans les prochaines années, selon Danil Tokmin, associé chez NEFT Research et fondateur de l’agence d’analyse Alfastat. Il a indiqué que la Chine, l’Inde et la Turquie constitueront les principales destinations de cette stratégie de redéploiement, tandis que des livraisons vers le Japon pourraient reprendre à moyen terme.
Tokmin a précisé que les entreprises japonaises, notamment dans le secteur de l’énergie, évaluent à nouveau les conditions du marché malgré la baisse récente des volumes. « Les consommateurs japonais testent certains éléments du cadre réglementaire, car le charbon russe reste compétitif », a-t-il déclaré. Il a ajouté que d’éventuels changements dans le contexte géopolitique pourraient favoriser une reprise partielle des livraisons vers des pays actuellement moins accessibles.
Augmentation attendue des flux vers l’Asie
Selon Tokmin, la croissance de la demande en charbon russe proviendra principalement de la Chine, de l’Inde et de la Turquie. Il a souligné que ces trois pays continueront à renforcer leur approvisionnement en charbon russe dans un contexte de besoins énergétiques soutenus. La demande régionale pourrait également s’élargir à d’autres pays d’Asie-Pacifique, en fonction de l’évolution des marchés et de la logistique portuaire.
La baisse des livraisons vers le Japon s’inscrit dans cette dynamique de repositionnement. D’après les données du ministère japonais des Finances, les importations de charbon russe par le Japon ont chuté de 44,9 % au mois d’août. Ce repli s’ajoute à une tendance plus large de réduction des flux vers les marchés occidentaux depuis le début des sanctions internationales.
Réorientation stratégique des exportations russes
La stratégie d’adaptation du secteur charbonnier russe intervient alors que les sanctions limitent l’accès aux marchés européens et nord-américains. Les producteurs cherchent donc à consolider leur présence dans des pays disposés à maintenir ou intensifier leurs relations commerciales. Cette transition s’accompagne d’un ajustement des infrastructures logistiques, avec un renforcement des corridors ferroviaires et portuaires orientés vers l’Asie.
Les acteurs russes du secteur considèrent l’Asie comme un axe durable de croissance pour les années à venir, notamment en raison de la compétitivité du charbon russe sur le plan tarifaire. Tokmin a conclu en affirmant que l’avenir des exportations de charbon passera « avant tout par les pays asiatiques », indépendamment des évolutions politiques à court terme.