Le gouvernement australien a présenté un nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, visant une baisse de 62 à 70% d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 2005. Cette annonce s’inscrit dans le cadre de l’accord de Paris de 2015, qui impose aux pays signataires de réviser leurs engagements climatiques tous les cinq ans. L’Australie devient ainsi l’un des rares pays industrialisés à avoir formalisé un nouvel objectif à l’échéance 2035, alors qu’une quarantaine d’États l’ont fait à ce jour.
Plan de financement et investissements annoncés
Le Premier ministre Anthony Albanese a qualifié cette nouvelle cible de « responsable » et « soutenue par la science », tout en dévoilant un financement de 2,8 milliards d’euros (AUD4.59bn, $2.98bn) destiné au déploiement d’un « Plan Net Zéro ». Ce programme vise à accompagner les entreprises dans leur transition vers des énergies bas carbone. Le gouvernement prévoit également de stimuler la demande de véhicules à zéro émission et de renforcer l’infrastructure d’énergies renouvelables.
Un engagement limité par les exportations fossiles
Malgré ces mesures, l’économie australienne reste fortement dépendante de l’extraction et de l’exportation de combustibles fossiles, notamment le charbon, dont le pays est le premier exportateur mondial. Cette réalité limite l’impact des politiques nationales sur les émissions globales. Le gouvernement n’a pas annoncé de restrictions sur les exportations ou de réductions des subventions à l’industrie fossile.
Candidature à l’accueil de la COP
Dans un contexte géopolitique tendu autour des engagements climatiques, l’Australie a également confirmé sa candidature pour coorganiser la prochaine Conférence des Nations unies sur le climat avec plusieurs États insulaires du Pacifique. Cette annonce intervient alors que la Chine, l’Union européenne et d’autres grandes économies doivent encore publier leurs nouvelles contributions climatiques en vue de la COP30 prévue au Brésil.
Réactions régionales et pression internationale
Plusieurs voix dans le Pacifique ont critiqué la dépendance persistante de l’Australie au charbon. Anote Tong, ancien président des Kiribati, a souligné que les exportations massives de combustibles fossiles, ainsi que les subventions publiques à ce secteur, freinent toute avancée significative. Il a rappelé qu’un rapport scientifique récent alerte sur des risques graves pour la population australienne si aucune réduction structurelle n’est engagée.