Le Royaume-Uni et les États-Unis s’apprêtent à formaliser un partenariat inédit visant à accélérer le développement de l’énergie nucléaire civile. Le gouvernement britannique a confirmé que l’accord sera signé cette semaine à Londres, à l’occasion de la visite officielle du président américain Donald Trump. Ce rapprochement prévoit notamment de réduire significativement les délais d’octroi de licences pour les centrales, passant de trois ou quatre ans à environ deux ans.
Un partenariat structurant pour l’industrie nucléaire
Baptisé « Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy », le partenariat doit permettre une coordination renforcée entre les agences de régulation des deux pays et une meilleure intégration industrielle. Londres indique que cet accord facilitera la construction de nouveaux sites nucléaires sur les territoires britannique et américain, tout en sécurisant les investissements dans la filière.
Le texte prévoit également le développement conjoint de projets pilotes dans le domaine de la fusion nucléaire, technologie encore expérimentale, mais considérée par les ingénieurs comme une source potentielle d’énergie à long terme. Cette collaboration vise à mutualiser les efforts de recherche, en particulier dans le domaine des infrastructures de test et des matériaux.
Des réacteurs modulaires américains au Royaume-Uni
Dans ce contexte, le gouvernement britannique annonce vouloir construire jusqu’à 12 réacteurs modulaires avancés sur le site de Hartlepool, dans l’est de l’Angleterre. Ce projet sera porté par les entreprises américaines X-Energy et Centrica. En parallèle, un consortium composé de Holtec, EDF et Tritax prévoit de déployer une infrastructure de centres de données fonctionnant à partir de réacteurs modulaires dans le Nottinghamshire.
Le soutien aux technologies nucléaires comprend également un plan d’investissement public britannique annoncé en juin, s’élevant à plus de 30 milliards de livres sterling ( $35bn), dédié au développement de la centrale Sizewell C et à la filière des petits réacteurs modulaires.
Objectif 2028 pour l’indépendance au combustible russe
Un des objectifs affichés de ce rapprochement bilatéral est de mettre fin à la dépendance au combustible nucléaire d’origine russe d’ici la fin de l’année 2028. Cette orientation intervient dans un contexte de réalignement stratégique des approvisionnements énergétiques depuis le début du conflit en Ukraine.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré vouloir bâtir avec les États-Unis « un âge d’or du nucléaire », confirmant la place centrale que Londres entend donner à cette filière dans son mix énergétique.