Le marché du stockage d’énergie en Amérique latine devrait atteindre 23 gigawatts (GW) de capacité installée d’ici 2034, selon les prévisions du cabinet Wood Mackenzie. Ce développement s’accompagnera d’un taux de croissance annuel moyen de 8 %, soutenu par des politiques nationales favorables, des besoins croissants en stabilité du réseau et l’expansion des énergies renouvelables.
Le Chili en tête des installations régionales
Le Chili concentrera près de la moitié des capacités installées dans la région à cet horizon, confirmant son rôle de leader dans le domaine du stockage énergétique. Le pays s’appuie sur un cadre réglementaire avancé qui permet de structurer les investissements autour de projets de grande envergure. Le Mexique et la République dominicaine complètent le trio de tête. Le Mexique, malgré un fort potentiel, rencontre des obstacles réglementaires, tandis que la République dominicaine affiche une croissance rapide du secteur.
Les projets à grande échelle dominent
Les installations à l’échelle des services publics (utility-scale) domineront largement le marché. En Amérique centrale et dans les Caraïbes, ces projets sont majoritairement autonomes et visent à stabiliser les réseaux. À l’inverse, les pays d’Amérique du Sud et le Mexique misent sur des installations couplées au solaire, portées par une forte pénétration photovoltaïque. Le segment commercial et industriel pourrait, quant à lui, se développer progressivement dans certains pays à partir de la seconde moitié des années 2030.
Objectifs climatiques et appels d’offres comme moteurs
Les ambitions nationales en matière d’énergies renouvelables et les niveaux croissants de déconnexion du réseau poussent les gouvernements à intégrer le stockage dans leurs plans énergétiques. Les appels d’offres régionaux se révèlent efficaces pour stimuler les projets, notamment grâce à l’adoption de systèmes de stockage d’énergie par batterie (BESS, pour Battery Energy Storage Systems). Plusieurs pays ont déjà intégré des cibles de stockage à long terme dans leurs plans nationaux.
Des défis structurels persistants
Malgré ces perspectives de croissance, l’absence de cadres réglementaires complets freine le déploiement des systèmes BESS. Le manque de modèles opérationnels et de mécanismes de rémunération pour chaque segment de marché ralentit la structuration du secteur. À cela s’ajoutent des coûts initiaux encore élevés dans certains marchés, bien que leur diminution soit anticipée avec l’arrivée de nouveaux acteurs. Les limites d’infrastructure, en particulier dans les zones isolées, représentent à la fois des contraintes techniques et des opportunités d’intégration.