Les autorités kazakhes ont conclu un protocole d’accord avec la société allemande Nukem Technologies Engineering Services GmbH afin d’encadrer le développement de compétences dans le secteur nucléaire, notamment en matière de démantèlement et de traitement des déchets radioactifs. Cet accord a été signé à Astana le 9 septembre par Thomas Seipolt, président de Nukem, et Gumar Sergazin, vice-président de l’Agence kazakhe de l’énergie atomique.
Vers une gestion intégrée des déchets radioactifs
L’accord prévoit la fourniture de services de conseil technique couvrant l’optimisation de projets, la mise en œuvre de pratiques internationales en matière de sécurité, et l’adaptation aux normes réglementaires mondiales. Il vise également à renforcer la capacité des opérateurs kazakhs à assurer la remédiation des sites nucléaires historiques, un enjeu central pour le pays qui cherche à structurer sa filière nucléaire civile.
Ce rapprochement marque la première coopération structurée entre Nukem et les institutions nucléaires kazakhes. Les discussions ont notamment porté sur la gestion des déchets solides, le confinement des matériaux radioactifs et la fourniture de services d’ingénierie spécialisés.
Développement de l’infrastructure nucléaire du pays
Le Kazakhstan, premier producteur mondial d’uranium, a arrêté son unique réacteur de puissance en 1999, mais conserve une expertise technique grâce à trois réacteurs de recherche en activité. Le gouvernement prépare depuis plusieurs années la relance de son programme nucléaire civil, avec un objectif de 5 % de la production électrique nationale assurée par le nucléaire d’ici 2035.
Le choix du district de Zhambyl, dans la région d’Almaty, pour accueillir une première centrale a été officialisé par les autorités. Un consortium mené par l’entreprise russe Rosatom a été désigné en juin pour diriger le projet de construction. Des négociations avancées sont également en cours avec la Chine pour le développement potentiel d’une seconde et d’une troisième centrale.
Une coopération internationale croisée
Depuis son acquisition par la société japonaise Muroosystems Corporation en septembre de l’an dernier, Nukem a renforcé sa présence internationale dans le secteur du nucléaire civil. Cette acquisition reflète une volonté stratégique de relier l’expertise technologique allemande à des financements et réseaux asiatiques. Selon la direction de Nukem, cette alliance avec le Kazakhstan illustre un engagement partagé entre l’Allemagne, le Japon et le Kazakhstan dans le développement de technologies nucléaires respectueuses des normes internationales de sécurité.
Kazakhstan, riche en ressources naturelles mais confronté à une demande énergétique croissante, voit dans l’énergie nucléaire un levier pour diversifier son mix énergétique et réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Le rôle de Nukem dans cette stratégie repose désormais sur l’accompagnement d’un segment clé : la gestion de l’aval du cycle nucléaire.