Le groupe japonais JERA, premier producteur d’électricité du pays, a officialisé la signature d’une lettre d’intention avec la société américaine Glenfarne portant sur l’achat de gaz naturel liquéfié (GNL) issu du projet Alaska LNG. Cet engagement prévoit l’achat d’un million de tonnes par an sur une durée de vingt ans, sans que la décision finale d’investissement (Final Investment Decision, FID) n’ait encore été prise.
Un projet soutenu politiquement et financièrement
Ce protocole s’inscrit dans le cadre d’un accord commercial bilatéral plus large entre les gouvernements japonais et américain. Tokyo s’est engagé à augmenter ses achats d’hydrocarbures américains sur le long terme, dans un contexte où la diversification des sources énergétiques est présentée comme un enjeu stratégique. Le projet Alaska LNG, dont le coût est estimé à $44bn, prévoit la construction d’un gazoduc de 1 300 kilomètres reliant le nord au sud de l’Alaska.
Porté par Glenfarne, ce projet d’infrastructure vise à exporter le gaz naturel transformé en GNL vers l’Asie, principal marché ciblé par l’opérateur. Selon les échéances avancées, les premières livraisons commerciales pourraient démarrer à partir de 2026, à condition que les décisions financières et réglementaires soient finalisées dans les délais.
JERA cherche à sécuriser ses approvisionnements à long terme
Dans un communiqué, le directeur général de Glenfarne a souligné que cet accord avec JERA représentait une avancée significative pour le projet. L’entreprise table sur une décision finale d’investissement d’ici la fin de l’année. Cette étape est jugée déterminante pour l’engagement des acheteurs asiatiques et le bouclage du financement.
Pour JERA, cet accord pourrait offrir une source d’approvisionnement stable hors du Moyen-Orient, région d’origine de la majorité de ses importations actuelles. Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi, a déclaré que la compétitivité du GNL américain permettrait d’élargir les options d’importation du pays, sans évoquer de calendrier précis concernant l’opérationnalisation du projet.
Des incertitudes techniques et commerciales demeurent
Le projet Alaska LNG reste confronté à plusieurs défis, notamment des questions liées à l’ingénierie, aux permis environnementaux et au coût logistique de l’acheminement du gaz. À ce stade, aucun contrat ferme n’a été signé, et la lettre d’intention constitue uniquement une base pour des discussions futures, selon les déclarations des deux parties.
Ryosuke Tsugaru, dirigeant chez JERA, a indiqué que le groupe poursuivrait ses analyses techniques et économiques avant tout engagement ferme. Il a précisé que l’entreprise attendait davantage de clarté sur les modalités du projet avant de passer à l’étape suivante.