Le groupe de services pétroliers Baker Hughes s’est associé à l’entreprise Controlled Thermal Resources (CTR) pour accélérer le développement de l’un des plus vastes projets géothermiques à l’échelle mondiale, situé dans le comté d’Imperial, en Californie. Ce partenariat intervient alors que la demande électrique des centres de données atteint des niveaux records aux États-Unis, sous l’effet de la montée en puissance des technologies d’intelligence artificielle.
CTR développe depuis plus d’une décennie son projet Hell’s Kitchen, qui combine production d’énergie géothermique et extraction de minéraux critiques sur environ 4 500 acres (18,2 kilomètres carrés) autour de la mer de Salton. La société, non cotée en Bourse, prévoit une production de 500 mégawatts dans la deuxième phase de développement, suffisante pour alimenter environ 375 000 foyers.
Technologies pétrolières appliquées à la géothermie
Dans le cadre de cet accord, Baker Hughes fournira ses technologies de forage haute température, historiquement utilisées dans les champs pétroliers, pour optimiser les coûts du projet. Des systèmes d’alimentation et des services spécialisés seront également mobilisés. Le directeur général de CTR, Rod Colwell, a déclaré que l’expertise technique de Baker Hughes constituait un levier décisif pour la réussite du projet. Le groupe américain participera également à la levée de fonds nécessaire au financement.
La première phase du projet, qui prévoit une capacité de 50 mégawatts, a déjà été engagée auprès de l’opérateur local d’électricité, avec une mise en service commerciale annoncée pour 2027. CTR a précisé que la décision finale d’investissement sur cette première tranche était en cours de finalisation.
Un regain d’intérêt porté par la Silicon Valley
Alors que l’énergie géothermique ne représente qu’une part marginale — moins de 0,5 % — de la production électrique aux États-Unis, son attractivité progresse grâce à l’intérêt croissant des acteurs technologiques pour des sources d’énergie pilotables et bas carbone. En juin, Meta a signé des accords d’achat pour de l’énergie géothermique avancée au Nouveau-Mexique, tandis que Google avait conclu un contrat similaire dans le Nevada en 2024.
La technologie repose sur le forage en profondeur pour extraire une saumure extrêmement chaude, générant de la vapeur destinée à faire tourner des turbines. Selon les données de l’Energy Information Administration, les centrales géothermiques émettent environ 99 % de dioxyde de carbone en moins que les centrales thermiques fossiles.
La seconde phase du projet Hell’s Kitchen, dans laquelle s’inscrit désormais Baker Hughes, pourrait entrer en exploitation commerciale à la fin des années 2020, en fonction de la consolidation du financement et de l’avancée des travaux.