Deux navires russes transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance du projet Arctic LNG 2 ont quitté le terminal de Tieshan, situé dans le port de Beihai, dans le sud de la Chine. Ces mouvements interviennent alors que les deux méthaniers, le Voskhod et le Zarya, sont ciblés par des sanctions américaines et européennes.
Le Voskhod, précédemment connu sous le nom de North Mountain, a quitté le terminal de Beihai dans la matinée du 7 septembre. Il a ensuite été localisé au sud-est de l’île chinoise de Hainan, selon les données maritimes. Son tirant d’eau a diminué de 11,6 mètres à 9,6 mètres, ce qui suggère que sa cargaison de GNL a été déchargée.
Capacité logistique du terminal de Beihai
Le terminal GNL de Beihai, opéré par la National Oil and Gas Pipeline Network Group (PipeChina), possède une capacité annuelle de réception de 6 millions de tonnes. Il est équipé d’un poste d’amarrage pouvant accueillir des navires transportant entre 80 000 et 266 000 mètres cubes de GNL, ainsi que de quatre réservoirs de stockage de 160 000 mètres cubes chacun.
PipeChina est une entité détenue par plusieurs groupes étatiques, dont PetroChina (29,9 %), Sinopec (14 %) et CNOOC (2,9 %). Selon des sources du marché chinois, les livraisons récentes pourraient concerner des cargaisons ponctuelles plutôt que des engagements à long terme, le pays n’ayant pas de besoin immédiat d’importation dans ce segment.
Augmentation des flux malgré les sanctions
Le Zarya, autrefois connu sous le nom de North Way, a été localisé dans le golfe du Tonkin le 8 septembre après avoir passé l’île de Hainan. Il s’agit du troisième navire sanctionné à avoir accosté récemment à Beihai, après l’Arctic Mulan fin août.
Le terminal aurait écoulé jusqu’à 100 camions de GNL par jour, profitant d’un prix local compétitif d’environ 4 000 yuans par mètre cube. Un acheteur basé en Chine a indiqué que ces livraisons ont généré une forte activité logistique sur le site.
Réactions attendues des autorités américaines
La livraison de GNL russe en Chine via ces navires représente un test pour les autorités américaines. Selon des analystes du secteur, la réaction du Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor des États-Unis pourrait déterminer si les exportations du projet Arctic LNG 2 continueront à circuler vers d’autres marchés.
En juin, après la mise en service de la deuxième unité de liquéfaction du projet, les chargements ont repris, avec l’arrivée du navire Iris sur le site. L’Iris et le Buran naviguaient au large du Japon le 8 septembre, tous deux transportant du GNL issu d’Arctic LNG 2, selon les données disponibles.
Un itinéraire maritime en mutation
Un autre navire, La Perouse, a emprunté une route différente, quittant l’Arctique en direction de l’Europe occidentale. Il s’agit du premier méthanier récemment chargé à avoir pris la direction de l’ouest via la route maritime du Nord. Le navire a été localisé au large des côtes irlandaises.
Novatek détient une participation majoritaire de 60 % dans le projet Arctic LNG 2. Les autres actionnaires sont TotalEnergies, China National Petroleum Corporation (CNPC), China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) et Japan Arctic LNG BV, chacun à hauteur de 10 %.