Taïwan a accusé la Chine d’avoir déployé illégalement des plateformes d’exploration pétrolière et gazière dans ses eaux territoriales, affirmant que ces installations compromettaient l’ordre international et menaçaient la stabilité régionale. Selon les autorités taïwanaises, Pékin a installé au moins douze structures fixes dans la zone économique exclusive de Taïwan, à proximité des îles Pratas, revendiquées par les deux parties.
Les installations sont attribuées à la China National Offshore Oil Corporation (Cnooc), entreprise publique chinoise active dans l’exploration pétrolière en mer. Le bureau du président taïwanais Lai Ching-te a déclaré que ces activités contrevenaient aux normes juridiques internationales, et a appelé la Chine à y mettre un terme immédiatement. Le gouvernement taïwanais a souligné que de telles actions intensifiaient les risques géopolitiques pour l’ensemble de la région.
Douze structures identifiées par une fondation américaine
Les accusations taïwanaises s’appuient sur un rapport publié par la Jamestown Foundation, un groupe de réflexion basé aux États-Unis. Ce rapport recense douze structures de forage pétrolier opérées par Cnooc dans les eaux au large des îles Pratas, situées dans le nord de la mer de Chine méridionale. Il y est précisé que ces plateformes seraient utilisées à des fins d’exploration, mais également comme levier stratégique dans la rivalité sino-taïwanaise.
Le document indique que ces installations s’inscrivent dans une stratégie multidimensionnelle visant à affirmer la souveraineté chinoise dans la région. Cette approche inclut également des actions sur les plans juridique, économique et informationnel, visant à affaiblir la position internationale de Taïwan sans recours direct à un conflit armé.
Un différend énergétique sous tension géopolitique
La mer de Chine méridionale est une zone hautement stratégique en raison de ses ressources en hydrocarbures et de son importance pour les routes maritimes internationales. Taïwan contrôle actuellement les îles Pratas, mais celles-ci font également l’objet de revendications par la Chine, qui considère l’île comme une province séparatiste devant être réintégrée à son territoire.
Depuis plusieurs années, la région connaît une militarisation croissante, accentuée par la multiplication d’infrastructures civiles et militaires construites sur des récifs et des îles artificielles. Dans ce contexte, le déploiement de plateformes pétrolières représente un enjeu autant énergétique que politique pour les acteurs impliqués.
Appels à la désescalade restés sans réponse
Aucune réaction officielle n’a été formulée par les autorités chinoises concernant les accusations taïwanaises. Toutefois, Pékin a systématiquement rejeté les critiques passées sur ses activités maritimes, affirmant que celles-ci relevaient de sa souveraineté nationale. Les risques pour les opérateurs énergétiques et les chaînes d’approvisionnement régionales demeurent incertains, alors que les tensions se prolongent autour de cette zone maritime disputée.