L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) a officialisé la signature de deux conventions d’études avec la société américaine Occidental Petroleum. Ces accords portent sur l’analyse du potentiel en hydrocarbures des zones d’El Ouabed et de Dahar, localisées dans le sud de l’Algérie. L’annonce intervient alors que le pays cherche à diversifier ses partenaires pour évaluer des ressources inexploitées dans un marché mondial en mutation.
Les études envisagées s’inscrivent dans une phase exploratoire. Elles concernent des travaux techniques et géologiques destinés à estimer la nature, la quantité et la viabilité des réserves potentielles. Cette approche permet d’identifier les opportunités économiques futures sans s’engager dans des investissements lourds dès cette étape. Aucun calendrier d’exploitation n’a été précisé, et les résultats conditionneront toute décision ultérieure.
Objectifs stratégiques et contraintes budgétaires
Le secteur des hydrocarbures joue un rôle central dans l’économie algérienne. Selon les données de la Banque mondiale, il a représenté en moyenne 83 % des exportations et près de 47 % des recettes budgétaires du pays entre 2019 et 2023. Toutefois, les prévisions pour 2025 indiquent un déficit budgétaire en hausse, estimé à 14,5 % du produit intérieur brut (PIB), contre 13,9 % en 2024. Cette détérioration est notamment liée à une baisse anticipée des revenus pétroliers.
Dans ce contexte, la valorisation de nouveaux gisements constitue un enjeu crucial. Chaque site potentiel représente une source de revenus supplémentaires et un levier pour attirer des capitaux étrangers. La stratégie algérienne consiste à renforcer sa position sur le marché énergétique régional et international tout en adaptant ses partenariats aux évolutions économiques globales.
Positionnement d’Occidental et dynamique du marché mondial
Occidental Petroleum, déjà implantée en Algérie, poursuit ainsi sa stratégie de présence dans les zones à fort potentiel. Cette collaboration intervient à un moment où l’offre mondiale de pétrole est annoncée comme excédentaire pour 2025, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). L’organisation prévoit une croissance de la demande mondiale limitée à 730 000 barils par jour, affectée par des tensions commerciales persistantes et une baisse de la demande en Chine et aux États-Unis.
Pour l’Algérie, cette situation mondiale renforce l’urgence de préparer de nouvelles capacités de production pour les années à venir. Les décisions prises dans le cadre de ces études auront une incidence directe sur les projections budgétaires et la planification économique du pays.
Impact attendu et cadre des investissements futurs
Les conventions signées entre Alnaft et Occidental Petroleum n’impliquent pas encore d’engagement financier direct dans l’exploitation. Elles constituent néanmoins un jalon vers d’éventuels projets à moyen terme. Si les études confirment l’existence de réserves exploitables, cela pourrait entraîner un élargissement du portefeuille énergétique de l’Algérie et une consolidation des relations avec les entreprises étrangères du secteur.
L’accord s’inscrit dans la dynamique du plan d’investissement annoncé par les autorités en décembre 2024, estimé à 50 milliards de dollars, dont 71 % sont alloués à l’exploration et à la production. Ce cadre d’investissement illustre la volonté de l’Algérie d’anticiper les besoins du marché tout en renforçant la résilience de son secteur énergétique face aux fluctuations internationales.