Les actions des sociétés américaines actives dans le solaire ont enregistré une progression significative après la publication par le Trésor américain de nouvelles directives fiscales, jugées moins contraignantes que prévu. Annoncées tardivement vendredi, ces mesures redéfinissent les conditions nécessaires pour qu’un projet d’énergie renouvelable soit considéré comme étant en cours de construction, critère déterminant pour l’octroi d’un crédit d’impôt fédéral couvrant jusqu’à 30 % des coûts d’un projet.
L’indice boursier MAC Global Solar Energy, qui regroupe les principales entreprises du secteur, a progressé de 4 % en séance lundi. Parmi les plus fortes hausses figurent Sunrun, spécialiste du solaire résidentiel, avec une croissance de 9 %, et First Solar, fabricant de panneaux, dont le titre a gagné 8,6 %. Cette réaction positive reflète un soulagement général quant à la portée effective des nouvelles obligations imposées par l’administration Trump.
Des critères physiques plutôt que financiers
Les nouvelles règles exigent désormais que les développeurs de projets d’envergure dans le solaire ou l’éolien démontrent un avancement physique des travaux plutôt qu’un simple engagement financier. Bien que certaines entreprises du secteur aient exprimé des réserves dès vendredi, plusieurs analystes et gestionnaires d’actifs estiment que ces ajustements sont plus modérés qu’anticipé.
Selon l’analyste Pavel Molchanov, de la firme Raymond James, la modification réglementaire crée « quelques complications » mais demeure « gérable » pour les opérateurs concernés. Le Trésor n’a pas modifié le délai de quatre ans laissé aux entreprises pour achever leurs projets, à condition que les travaux commencent avant l’expiration des crédits.
Cadre fiscal ajusté mais incitatif maintenu
La loi intitulée One Big Beautiful Bill Act prévoit que pour bénéficier des crédits d’impôt de 30 %, les projets doivent démarrer avant juillet de l’année prochaine ou entrer en service avant la fin de 2027. À noter que sous l’ancienne législation, ces crédits restaient disponibles jusqu’en 2032, ce qui rend cette révision plus restrictive à moyen terme. Toutefois, l’absence de durcissement immédiat a été interprétée favorablement par les marchés.
Les incitations fiscales peuvent également inclure des bonifications supplémentaires selon les caractéristiques des projets. Certains investisseurs avaient redouté que la définition plus stricte de la phase de construction n’impose des engagements financiers plus importants, ou des délais raccourcis. En maintenant une flexibilité sur ces points, le Trésor américain semble avoir privilégié une approche pragmatique susceptible de préserver le rythme des investissements privés dans le secteur.