Le groupe Gutami Holding, basé aux Pays-Bas, a officialisé un accord de partenariat public-privé avec l’État du Burkina Faso et un contrat d’achat d’électricité (Power Purchase Agreement – PPA) d’une durée de 25 ans avec la Société Nationale d’Électricité du Burkina (SONABEL). Le contrat porte sur la construction d’une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité de 150 mégawatts-crête (MWp) couplée à un système de stockage par batteries d’une puissance de 50 mégawatts (MW).
L’investissement total pour ce projet est évalué à plus de €100mn ($109mn). Gutami Holding a précisé que toutes les autorisations administratives nécessaires ont déjà été obtenues, y compris l’étude d’impact environnemental et social, les droits fonciers, les permis de construire et le point de raccordement au réseau électrique. La mise en service de l’installation est prévue pour la fin de l’année 2027.
Dynamique régionale de projets avec stockage intégré
Ce développement s’inscrit dans une tendance croissante observée en Afrique de l’Ouest, où plusieurs pays lancent des projets intégrant production solaire et stockage énergétique afin de stabiliser les réseaux électriques. Au Sénégal, le projet NEA Kolda, mené par AXIAN Energy, combine une capacité de 60 MW et un stockage de 72 MWh. Ce projet a mobilisé €84mn ($91mn) auprès de partenaires tels que FMO, DEG et l’Emerging Africa and Asia Infrastructure Fund.
Au Togo, AMEA Power a déjà déployé une centrale solaire de 70 MW à Blitta, assortie d’un stockage de 4 MWh, et a conclu un nouvel accord pour étendre cette capacité à 100 MW avec un stockage supplémentaire de 14 MWh. En Côte d’Ivoire, des appels d’offres sont en cours pour deux sites de 100 MWp chacun à Dabakala et Niakaramandougou, avec un stockage prévu de 33 MWh par site.
Première opération ouest-africaine pour Gutami
L’opération au Burkina Faso constitue la première incursion significative de Gutami Holding en Afrique de l’Ouest. L’entreprise développe parallèlement deux projets en Afrique australe : un de 65 MWp en Tanzanie et un autre de 250 MWp au Botswana. La réussite du projet burkinabè dépendra en grande partie de la mobilisation des partenaires financiers et de la solidité du montage institutionnel.
Selon les données de l’Agence Ecofin publiées le 18 juillet, ces initiatives s’inscrivent dans un contexte où les gouvernements cherchent à renforcer l’accès à l’énergie tout en limitant leur dépendance aux sources fossiles. La coordination avec les bailleurs et le calendrier de mise en œuvre demeurent toutefois des facteurs déterminants pour la concrétisation des projets.