L’Union européenne (UE) n’est pas parvenue à trouver un consensus sur l’instauration d’un nouveau plafonnement du prix du pétrole exporté par la Fédération de Russie. Ce projet, discuté entre les ministres des Affaires étrangères des États membres à Bruxelles, constitue le cœur du dix-huitième train de sanctions envisagé contre Moscou depuis le début du conflit en Ukraine, Connaissance des Énergies avec Agence France-Presse (AFP) ont rapporté le 15 juillet.
Un veto slovaque retarde l’accord
Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a confirmé publiquement que la Slovaquie maintenait son opposition à la proposition actuelle, malgré les garanties apportées par la Commission européenne. Cette position vise à obtenir de Bruxelles des engagements supplémentaires sur la sécurisation de l’approvisionnement en gaz du pays, alors que l’UE poursuit sa stratégie de sortie progressive des importations de gaz russe à l’horizon 2027.
Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, a estimé que la Commission européenne avait déjà répondu favorablement aux exigences slovaques, plaçant la responsabilité de l’issue des négociations entre les mains du gouvernement slovaque. D’autres pays, dont Chypre et Malte, font également part de réserves, principalement liées aux conséquences sur l’activité de leur flotte marchande en cas de restrictions supplémentaires.
Enjeux sur le marché pétrolier international
Le plafonnement actuel du prix du pétrole russe, fixé à 60 dollars par baril en coordination avec les pays du Groupe des Sept (G7), est contesté par la Commission européenne, qui propose de l’abaisser à 45 dollars. Plusieurs États membres demeurent réticents à soutenir cette mesure, invoquant l’impact potentiel sur le transport maritime et la compétitivité de leur secteur.
Face à ces divergences, la Commission européenne a proposé un mécanisme révisable permettant d’adapter le plafond en fonction des évolutions du marché international du brut. Parallèlement, les discussions se poursuivent avec les États-Unis, qui n’ont pas, à ce stade, soutenu l’idée d’un abaissement du seuil au-delà de l’accord du G7.
Effets des sanctions et adaptation russe
Depuis l’introduction du prix plafond à 60 dollars, la Fédération de Russie a vu ses revenus pétroliers diminuer de 30%, selon les déclarations de Kaja Kallas. Ces recettes restent essentielles pour le financement de l’effort de guerre. Toutefois, la Russie a développé une flotte parallèle, dite « fantôme », estimée à plus de 500 navires pétroliers, pour continuer à acheminer le brut vers les marchés internationaux malgré les restrictions occidentales.
Dans le cadre de ce nouveau train de sanctions, l’UE envisage d’élargir sa liste noire, qui compte actuellement 342 navires, en y ajoutant 70 nouveaux pétroliers identifiés comme opérant en dehors des régulations officielles. Cette mesure vise à compliquer davantage les capacités de contournement des sanctions par la Russie, alors que les échanges se poursuivent entre les partenaires européens pour parvenir à un accord définitif.