La Libye a officiellement protesté contre la décision grecque d’attribuer des permis d’exploration pétrolière dans les eaux situées au sud de la Crète. Selon Tripoli, ces zones maritimes font l’objet d’un litige territorial non résolu entre les deux pays, accentué par des accords antérieurs signés avec la Turquie. Le gouvernement libyen d’union nationale (GNU) estime que ces permis constituent une violation directe de ses droits souverains dans la région. En réponse, Tripoli exhorte Athènes à ouvrir un dialogue bilatéral conforme aux principes du droit maritime international.
Réactions diplomatiques et économiques
L’appel d’offres controversé a été publié dans le Journal officiel de l’Union européenne (UE) le 12 juin 2025. Cette initiative d’Athènes s’inscrit dans une politique énergétique élargie visant à exploiter les ressources en hydrocarbures de la Méditerranée orientale. Le ministère libyen des Affaires étrangères a indiqué avoir transmis ses objections par voie diplomatique à la Grèce et à l’Union européenne. Tripoli considère impérative une clarification juridique préalable avant tout lancement d’activités exploratoires dans ces zones litigieuses.
Le contexte géopolitique de cette controverse est lié à un accord maritime conclu en novembre 2019 entre la Libye et la Turquie. Cet accord bilatéral, non reconnu par Athènes, délimite une zone économique exclusive (ZEE) qui chevauche les espaces revendiqués par la Grèce au sud de la Crète. La Grèce considère cet accord illégal au regard de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM). Athènes a rejeté systématiquement les revendications issues de l’accord turco-libyen et maintient que les zones concernées relèvent exclusivement de sa souveraineté nationale.
Enjeux énergétiques régionaux
L’intérêt croissant pour l’exploration pétrolière offshore en Méditerranée orientale est motivé par des études sismiques indiquant la présence potentielle de réserves importantes de pétrole et de gaz naturel. Plusieurs compagnies internationales suivent avec attention l’évolution de cette controverse, préoccupées par les risques politiques associés aux investissements dans des régions disputées. L’incertitude juridique représente un obstacle majeur pour le développement à grande échelle de ces ressources énergétiques, obligeant les entreprises à rester prudentes face à de possibles contentieux internationaux.
Sur le terrain diplomatique, Athènes a réitéré son absence de reconnaissance d’un quelconque litige avec la Libye concernant ces permis. La Grèce poursuit ses démarches commerciales en insistant sur la légitimité de ses actions en conformité avec le droit européen et international. En parallèle, la Libye continue de mobiliser ses ressources diplomatiques pour faire valoir ses revendications territoriales, soutenue par son allié stratégique turc. Les prochains développements dépendront de la capacité des deux parties à engager des négociations directes ou à porter le différend devant une instance internationale.