La Hongrie manifeste clairement son désaccord face au récent projet de la Commission européenne prévoyant l’arrêt progressif des importations européennes de gaz naturel, de pétrole brut et de combustible nucléaire en provenance de Russie. À l’occasion d’une réunion des ministres européens de l’Énergie tenue récemment à Luxembourg, Péter Szijjártó, ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, a exprimé publiquement ses préoccupations. Selon lui, ce projet européen entraînerait une hausse significative des prix de l’énergie à l’échelle de l’Union européenne (UE), avec des conséquences économiques difficiles à absorber par certains États membres particulièrement dépendants.
Arguments économiques avancés par Budapest
Le ministre hongrois insiste notamment sur le rôle stratégique que son pays joue dans la distribution régionale d’énergie. Actuellement, la Hongrie assure environ 40 % à 42 % des importations d’électricité de l’Ukraine, ce qui souligne l’importance de maintenir une stabilité énergétique régionale. Toutefois, malgré les désaccords profonds sur les sanctions contre la Russie, aucune prise de position officielle du gouvernement hongrois n’a envisagé publiquement une interruption des livraisons électriques vers l’Ukraine.
La Hongrie, pays enclavé au cœur de l’Europe, dépend largement des ressources énergétiques russes, particulièrement du gaz naturel et du combustible nucléaire, nécessaires au fonctionnement de ses centrales électriques. Péter Szijjártó affirme que la sécurité énergétique hongroise serait mise en péril si l’approvisionnement russe venait à être stoppé, ce qui impacterait directement la compétitivité économique nationale.
La Slovaquie en soutien prudent
La Slovaquie, pays voisin également dépendant de l’énergie russe, s’est alignée prudemment sur la position hongroise, partageant les mêmes inquiétudes quant à la viabilité économique du projet européen proposé par Bruxelles. Bratislava, toutefois, reste discrète sur ses déclarations publiques, évitant d’adopter un ton conflictuel direct envers l’Union européenne. La Slovaquie préfère insister sur la nécessité d’évaluer attentivement les implications économiques et stratégiques d’une telle décision.
Dans les prochains mois, les débats européens sur ce dossier sensible devraient se poursuivre, avec des discussions techniques approfondies sur la faisabilité des alternatives aux ressources énergétiques russes. Les positions de Budapest et de Bratislava pourraient influer sur l’orientation finale des politiques énergétiques européennes, dans un contexte géopolitique mondial marqué par des incertitudes croissantes.