Les majors pétrolières menacent de réduire leurs dividendes face à un pétrole à $60

La chute du prix du baril fragilise les retours aux actionnaires, alors que les supermajors doivent arbitrer entre dividendes élevés et équilibre de leurs flux de trésorerie.

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Les grandes compagnies pétrolières internationales pourraient devoir revoir à la baisse leurs distributions de dividendes et rachats d’actions en 2025, selon les dernières analyses de Rystad Energy publiées le 22 mai. Le niveau actuel des prix du pétrole, stabilisé autour de $60 le baril, compromet la viabilité de la politique de retours aux actionnaires engagée par des groupes comme Shell, ExxonMobil, BP, Chevron, TotalEnergies et Eni.

Des records de distribution devenus difficiles à soutenir

En 2024, les six principales majors ont versé un montant record de $119bn à leurs actionnaires, soit un ratio de distribution atteignant 56 % de leur flux de trésorerie d’exploitation (Corporate Cash Flow from Operations, CCFO). Ce niveau dépasse largement la fourchette historique de 30 à 40 % observée entre 2012 et 2022. Si ce rythme de distribution devait être maintenu en 2025, les retours pourraient dépasser 80 % des flux de trésorerie générés, un seuil que les analystes jugent difficilement soutenable sans ajustements majeurs.

Certaines entreprises ont fixé des objectifs explicites en matière de distribution. BP, Eni et TotalEnergies ciblent entre 30 et 40 % du CCFO, tandis que Shell vise 40 à 50 %. À cash-flow égal, cela impliquerait une baisse potentielle des distributions globales à une fourchette comprise entre $70bn et $95bn en 2025, soit une diminution allant de 20 % à 40 % par rapport au niveau actuel.

Des réserves en baisse pour maintenir les paiements

Pour continuer à honorer leurs engagements, plusieurs compagnies ont puisé dans leurs réserves de trésorerie. Celles-ci sont passées de près de $160bn fin 2022 à un peu plus de $120bn au premier trimestre 2025. Cette baisse progressive reflète un effort pour maintenir les retours aux actionnaires malgré une diminution des entrées nettes de liquidités, accentuée par la volatilité des cours du brut.

Dans ce contexte, les rachats d’actions, plus flexibles que les dividendes, pourraient être le premier levier d’ajustement activé. « Si les prix du pétrole restent à ce niveau, des réductions deviendront inévitables », a déclaré Espen Erlingsen, directeur de la recherche amont chez Rystad Energy.

Des arbitrages difficiles en perspective

Les supermajors font aujourd’hui face à une équation complexe : maintenir la confiance des marchés sans compromettre leur solidité financière. Depuis plusieurs trimestres, les actionnaires ont bénéficié de la flambée des prix de l’énergie post-pandémie, mais les signaux récents suggèrent un retournement de tendance durable. Dans un environnement moins porteur, les entreprises devront réévaluer la pertinence de leurs politiques actuelles de retour sur capital.

« Le niveau actuel des cash-flows ne permet pas de soutenir indéfiniment les niveaux de distributions de 2024 », a indiqué Erlingsen. Pour les investisseurs, ces ajustements à venir marquent une rupture avec les attentes nées de la période de prix élevés entre 2021 et 2023.

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