La capacité mondiale de production d’énergie renouvelable a atteint 4 448 gigawatts (GW) à la fin de l’année 2024, marquant une hausse de 585 GW sur un an, selon les données publiées par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (International Renewable Energy Agency, IRENA). Cette progression représente 92,5 % de l’ensemble des nouvelles capacités électriques installées dans le monde, et constitue un taux de croissance annuel inédit de 15,1 %.
Concentration géographique de l’expansion
L’Asie a absorbé l’essentiel des investissements, avec la Chine en première position. Elle a contribué à hauteur de 64 % de la capacité ajoutée en 2024, consolidant ainsi sa place dans les segments solaire et éolien. À l’inverse, les régions comme l’Amérique centrale et les Caraïbes n’ont représenté que 3,2 % des ajouts mondiaux. Les pays du G20 concentrent plus de 90 % des nouvelles capacités, soulignant les écarts persistants dans le déploiement des infrastructures énergétiques.
Prépondérance de l’énergie solaire
L’énergie solaire a constitué plus des trois quarts des nouvelles installations, totalisant une croissance de 451,9 GW en un an. À elle seule, la Chine en a ajouté 278 GW. L’Inde figure également parmi les contributeurs avec 24,5 GW supplémentaires. L’énergie éolienne, pour sa part, a progressé de 11,1 %, atteignant une capacité totale de 1 133 GW, toujours portée en grande partie par la Chine et les États-Unis.
Diversification limitée des sources
L’hydroélectricité, hors systèmes de pompage-turbinage, a rebondi pour atteindre 1 283 GW, soutenue notamment par de nouveaux projets en Éthiopie, au Pakistan, au Népal et au Vietnam. La bioénergie a progressé de 4,6 GW, contre 3,0 GW en 2023, avec des contributions significatives de la France et de la Chine. L’énergie géothermique a crû de 0,4 GW, avec des extensions en Nouvelle-Zélande et en Türkiye.
Écarts face aux objectifs internationaux
Malgré cette croissance, l’écart reste important pour atteindre les 11,2 térawatts requis d’ici 2030 dans le cadre des engagements mondiaux. Le rythme annuel de croissance devra désormais dépasser 16,6 % pour aligner les trajectoires nationales sur les cibles fixées lors des sommets climatiques. À cet effet, IRENA recommande une révision des Contributions déterminées au niveau national (CDN 3.0) afin d’inclure des objectifs de capacité plus structurés. Le directeur général de l’IRENA, Francesco La Camera, a insisté sur la nécessité d’intégrer ces ambitions dans les politiques énergétiques nationales, en soulignant les risques liés à la concentration géographique et au déséquilibre structurel entre les marchés. L’Agence a poursuivi ses travaux avec les États membres pour adapter les feuilles de route énergétiques nationales dans le cadre des CDN.