Bagdad et Erbil : l’accord pétrolier en toile de fond d’un débat budgétaire

Les pourparlers entre le Gouvernement régional du Kurdistan et Bagdad portent officiellement sur le versement des salaires. En parallèle, l’accord Irak-BP visant l’augmentation de la production à Kirkouk nourrit des spéculations quant à une éventuelle relance des exportations pétrolières.

Partagez:

Les échanges entre le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) et le ministère des Finances irakien se concentrent sur la rémunération des fonctionnaires kurdes. Cette négociation, attendue depuis plusieurs mois, vise à résoudre une crise budgétaire aggravée par l’arrêt de l’oléoduc Kirkouk-Ceyhan. Les autorités kurdes redoutent un nouveau retard de versement des salaires, facteur de tensions internes. Plusieurs observateurs estiment que l’issue de ce dossier pourrait influer sur la gestion des revenus pétroliers, même si aucune annonce officielle ne dépasse pour l’instant ce cadre strictement budgétaire.

Un accord confirmé entre l’Irak et British Petroleum

La seule certitude récente dans le paysage énergétique concerne l’entente passée entre l’Irak et British Petroleum (BP). Les deux parties ont signé, le 15 janvier 2025, un mémorandum d’entente pour accroître la production de quatre champs pétroliers dans la région de Kirkouk. L’objectif affiché est de porter la capacité d’extraction de 350 000 à 450 000 ou 500 000 barils par jour, tout en réduisant le torchage grâce à la valorisation du gaz associé. Les autorités irakiennes espèrent ainsi moderniser leurs infrastructures et optimiser l’approvisionnement électrique. D’après des ingénieurs locaux, ce projet offre une perspective significative d’expansion, à condition de disposer des financements adéquats et d’éviter les litiges territoriaux.

Cette initiative inquiète toutefois certains responsables kurdes, qui soulignent que ces champs se situent en partie dans des zones au statut contesté. Le KRG estime nécessaire d’être inclus dans tout projet concernant Kirkouk, afin de préserver ses droits constitutionnels et de garantir une répartition équitable des ressources. Pour l’instant, l’accord demeure exclusivement entre Bagdad et BP, sans mention formelle du Kurdistan. Plusieurs analystes suggèrent que la question pourrait resurgir lorsque l’on abordera la gestion globale du pétrole irakien, mais aucune autorité n’a confirmé qu’il serait question de Kirkouk dans la réunion actuelle.

Spéculations autour du pipeline Kirkouk-Ceyhan

Depuis son interruption, l’oléoduc Kirkouk-Ceyhan pénalise l’économie du Kurdistan, dont une large part des recettes provient de l’exportation de brut. Le litige arbitral qui a opposé l’Irak à la Turquie a rendu la situation plus complexe, puisqu’il remet en cause la légalité de certaines expéditions en provenance du KRG. Les représentants kurdes tablent sur une reprise rapide du transit, mais ce redémarrage dépend d’un accord politique et financier impliquant également les autorités turques. Dans ce contexte, la perspective de nouveaux revenus pétroliers grâce à l’accord avec BP suscite un intérêt marqué, même si rien n’indique que ce sujet sera inclus dans les discussions en cours.

Certains experts avancent l’idée qu’une entente tripartite, associant le KRG, Bagdad et BP, pourrait faciliter la relance du pipeline. Ce scénario demeure purement hypothétique, puisqu’il exigerait une volonté commune de régler les différends et de clarifier les rôles de chacun. Les tenants de cette approche considèrent que l’implication d’une grande compagnie internationale apporterait un gage de stabilité et de transparence. À ce jour, toutefois, aucune instance gouvernementale ne s’est officiellement prononcée en faveur d’un tel schéma, et la rencontre budgétaire actuelle porte avant tout sur les salaires.

Réhabilitation des champs et possibles tensions

Le projet de réhabilitation mené par BP mise sur l’optimisation de quatre champs pétroliers majeurs, dont celui de Kirkouk. Les partenaires veulent accroître la production, améliorer la qualité des infrastructures et valoriser le gaz associé pour réduire le gaspillage énergétique. Du point de vue irakien, cette modernisation constitue un pas décisif vers une exploitation plus rentable et plus respectueuse de l’environnement, même si la question environnementale n’occupe pas le devant de la scène. Les investissements prévus dépendent en grande partie des résultats obtenus lors de la phase initiale et de la stabilité du cadre réglementaire.

Côté kurde, le contrôle de la production dans certaines zones reste source de désaccord. Les responsables locaux répètent régulièrement que la constitution irakienne prévoit la participation du KRG à toute décision concernant la gestion des champs situés dans leurs frontières administratives ou dans les territoires dont le statut est contesté. Cette prudence s’explique par l’enjeu financier lié aux recettes pétrolières, vitales pour les budgets successifs du Kurdistan. Les autorités kurdes redoutent qu’une coopération exclusive entre Bagdad et un acteur international ne réduise leur influence dans la définition des politiques énergétiques.

L'OPEP confirme ses estimations de demande mondiale pour 2025-2026 malgré une offre légèrement ajustée, tandis que plusieurs membres, dont la Russie, peinent à atteindre leurs objectifs de production selon les quotas fixés par l'accord OPEP+.
Face au refus anticipé des pays du G7 d'abaisser le plafond du pétrole russe à 45 dollars, l'Union Européenne évalue ses options, laissant les marchés pétroliers mondiaux en attente des prochaines sanctions européennes.

Dangote ouvre sa raffinerie aux distributeurs nigérians dès le 15 août

Dès le 15 août, la raffinerie Dangote fournira directement essence et diesel aux distributeurs et industries nigérianes, étendant ses débouchés commerciaux et modifiant significativement le paysage énergétique du premier producteur de pétrole africain.
L'apparition soudaine d'amas d'hydrocarbures contraint la fermeture des plages de l'île danoise de Rømø, entraînant une enquête urgente et une opération municipale de nettoyage pour limiter l’impact économique local.
Le financement adossé à des livraisons de brut est fragilisé par la baisse des cours du pétrole et les contraintes de production persistantes dans le pays.

Italiana Petroli décidera fin juin du repreneur pour une vente estimée à 3 milliards d’euros

Italiana Petroli, en négociation avec trois acheteurs potentiels, devrait finaliser d’ici fin juin la vente totale du groupe pour environ 3 milliards d’euros, selon plusieurs sources proches du dossier interrogées par Reuters ce jeudi.
ExxonMobil a été désignée entreprise la plus admirée dans l’exploration amont par le dernier sondage annuel de Wood Mackenzie, saluée pour ses performances en Guyana et sa capacité à ouvrir de nouveaux gisements.
La réduction d’effectifs décidée par Petronas relance les interrogations sur ses arbitrages internes, alors que le groupe maintient ses engagements en Asie tout en laissant planer l’incertitude sur ses opérations en Afrique.

Le Kremlin alerte sur l’impact mondial d’un nouveau plafonnement du pétrole russe

Le Kremlin dénonce la proposition européenne d’abaisser le plafond sur le pétrole russe à 45 dollars par baril, affirmant que cette mesure pourrait perturber les marchés énergétiques mondiaux, tandis que le G7 prépare des discussions décisives à ce sujet.
La Libye enregistre une production pétrolière record en douze ans, atteignant 1,23 million de barils par jour, alors même que des tensions politiques persistantes et des affrontements violents agitent Tripoli, soulevant des interrogations sur la stabilité future du secteur.
D'après une étude publiée par The Oxford Institute for Energy Studies, deux algorithmes financiers concurrents, Risk-Parity et Crisis Alpha, influencent significativement les marchés pétroliers en affaiblissant la corrélation traditionnelle avec les fondamentaux physiques du secteur.

DNO lève $400mn en obligations hybrides pour refinancer la dette de Sval Energi

Le producteur norvégien DNO ASA a conclu un placement privé sursouscrit de $400mn en obligations hybrides pour soutenir l’intégration de Sval Energi Group AS.
Le groupe pétrolier brésilien a obtenu l’accord d’Abidjan pour engager des pourparlers visant l’exploration de neuf blocs en eaux profondes dans le cadre de sa stratégie de partenariats en Afrique.
Shell suspend une unité du complexe pétrochimique de Pennsylvanie suite à un incendie survenu le 4 juin, avec des vérifications environnementales en cours et une enquête interne pour déterminer la reprise de l’activité du site industriel.

L’Azerbaïdjan relance l’exploration pétrolière avec ExxonMobil, BP et MOL

Bakou signe plusieurs accords avec des majors du secteur pour intensifier la recherche de nouveaux gisements, alors que les réserves de pétrole s’amenuisent et que la production de l’ACG ralentit.
Le groupe français Vallourec annonce l’intégration de Thermotite do Brasil, renforçant ses capacités industrielles au Brésil dans les services de revêtement pour pipelines offshore.
Les réserves commerciales de brut aux États-Unis ont connu une baisse plus marquée que prévu, conséquence d’une intensification de l’activité dans les raffineries selon les données de l’EIA publiées le 4 juin.

TotalEnergies renforce sa position au Brésil avec l’acquisition de 3 % supplémentaires dans le champ de Lapa

TotalEnergies a signé un accord avec Shell pour augmenter sa participation dans le champ offshore de Lapa au Brésil à 48 %, tout en cédant sa part dans Gato do Mato.
SBM Offshore a signé un accord de cession avec GEPetrol pour se retirer totalement du projet FPSO Aseng en Guinée équatoriale, avec une phase de transition opérationnelle pouvant durer jusqu’à un an.
La société Meren Energy a lancé un processus de cession partielle sur ses actifs EG-18 et EG-31 afin d’attirer de nouveaux partenaires et de réduire son exposition en Guinée équatoriale.