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La Roumanie soutient la Moldavie face à la crise énergétique hivernale

Face à l'incertitude sur les livraisons de gaz russe vers la Transnistrie, la Roumanie s'engage à garantir la sécurité énergétique de la Moldavie pour l'hiver, avec des mesures d'urgence pour l'électricité et le gaz.

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La Roumanie a promis de soutenir son voisin moldave dans l’approvisionnement énergétique pendant l’hiver, alors que la Moldavie fait face à un risque accru d’interruption des livraisons de gaz russe. Le gouvernement moldave a décrété un état d’urgence dans le secteur énergétique à partir du 16 décembre, suite à des incertitudes persistantes concernant les livraisons de gaz à la région séparatiste de Transnistrie.

La Transnistrie, située sur la rive gauche du Dniestr, dépend actuellement du gaz russe acheminé via l’Ukraine dans le cadre d’un contrat entre Gazprom et Moldovagaz. Toutefois, ce contrat pourrait être affecté par l’expiration du transit gazier entre la Russie et l’Ukraine fin 2024. L’arrêt des approvisionnements pourrait par ailleurs perturber la production de la centrale thermique de Transnistrie, qui alimente également le reste de la Moldavie en électricité.

Mesures d’urgence de la Roumanie

Sebastian Burduja, ministre roumain de l’Énergie, a affirmé que Bucarest reste en contact permanent avec le gouvernement moldave pour garantir la stabilité énergétique. Il a souligné la priorité nationale tout en exprimant la confiance de la Roumanie dans sa capacité à soutenir la Moldavie, comme cela a été le cas par le passé.

Le ministère roumain a ainsi annoncé plusieurs mesures :

– L’analyse des options prioritaires pour le retrait des stocks de gaz si les livraisons vers la Transnistrie sont interrompues.
– L’augmentation de la capacité d’importation d’électricité depuis la Roumanie, qui passera de 315 MW à 395 MW cette semaine.
– La collaboration entre les opérateurs de réseaux VestMoldTransGaz et Transgaz pour stabiliser les déséquilibres en cas de crise immédiate.

En parallèle, des discussions impliquant Nuclearelectrica et Hidroelectrica, producteurs d’énergie roumains, ainsi que l’entreprise moldave Energocom, visent à garantir des volumes supplémentaires d’électricité.

Approvisionnement en gaz sécurisé

Malgré les défis en Transnistrie, la République de Moldavie, située sur la rive droite du Dniestr, a réussi à sécuriser ses besoins en gaz pour la période d’octobre 2024 à mars 2025. Moldovagaz a annoncé le 13 décembre que l’achat de 748 millions de mètres cubes de gaz avait été finalisé avec succès à un prix moyen pondéré de 47,88 €/MWh.

Environ 700 millions de mètres cubes ont été acquis via la Bourse roumaine des matières premières, tandis que les 48 millions restants ont été achetés auprès d’Energocom. Ces volumes devraient couvrir les besoins de chauffage pour l’ensemble de la saison hivernale.

Un soutien stratégique

La Roumanie joue un rôle central dans le renforcement de la sécurité énergétique moldave, alors que la dépendance au gaz russe diminue. Depuis la crise de l’approvisionnement en 2022, la Moldavie a progressivement diversifié ses sources d’importation, en s’appuyant principalement sur ses voisins européens.

Le soutien de la Roumanie s’inscrit dans un cadre plus large de coopération régionale visant à atténuer les risques de crise énergétique pour les populations moldaves. Cette collaboration pourrait également servir de modèle pour d’autres pays confrontés à des défis similaires en Europe de l’Est.

Enjeux pour la Transnistrie

En revanche, la région de Transnistrie demeure fortement exposée. Avec une demande annuelle de 2,1 milliards de mètres cubes, contre 1,2 milliard pour la République de Moldavie, toute interruption des livraisons de gaz russe pourrait entraîner des perturbations économiques majeures. La centrale thermique de Transnistrie, pivot pour l’approvisionnement électrique, risque de ne plus pouvoir assurer ses capacités de production.

Les mesures d’urgence prévues par la Roumanie, en coopération avec ses partenaires européens, viseront à compenser les 600 MW de déficit énergétique potentiels si cette centrale venait à être arrêtée.

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