La Zambie et le Zimbabwe ont relancé plusieurs centrales à charbon alors que la tendance mondiale s’oriente vers une réduction significative de ce type d’exploitation énergétique. Cette démarche survient dans un contexte où la plupart des grandes économies désengagent leurs investissements des combustibles fossiles pour privilégier des sources d’énergie considérées comme plus durables. Ces projets en Afrique australe bénéficient d’un soutien financier majoritairement d’origine chinoise, en dépit d’un engagement officiel pris par Pékin en 2021 visant à cesser le financement de nouvelles centrales à charbon à l’étranger.
Le rapport Boom and Bust Coal 2025, publié en avril 2025 par l’organisation Global Energy Monitor, indique que seulement 44 gigawatts (GW) de nouvelles capacités au charbon ont été ajoutés dans le monde en 2024. Ce niveau constitue le plus faible enregistré depuis deux décennies. Hors Chine, la capacité installée globale a même diminué de 9,2 GW. Dans les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les projets de développement de centrales à charbon sont passés de 142 à seulement cinq entre 2015 et 2024.
Repli mondial du charbon, montée des alternatives
À l’échelle internationale, la dynamique de sortie du charbon s’est intensifiée. Depuis 2015, les projets en développement hors Chine et Inde ont chuté de plus de 80 %, passant de 445 GW à 80 GW. L’Indonésie et la Malaisie, deux des principaux utilisateurs de charbon en Asie du Sud-Est, ont entamé des transitions progressives en faveur d’alternatives énergétiques.
Malgré cette évolution globale, la Zambie et le Zimbabwe poursuivent des stratégies nationales distinctes, principalement motivées par des besoins locaux d’approvisionnement en électricité et des considérations d’indépendance énergétique. Dans ces deux pays, les infrastructures existantes et les ressources disponibles rendent le charbon économiquement plus accessible que d’autres options, selon plusieurs observateurs du secteur.
Financements extérieurs et contradictions politiques
Le rapport met en lumière la contradiction entre les déclarations politiques internationales et les pratiques financières sur le terrain. Bien que la Chine ait annoncé en 2021 qu’elle cesserait de financer de nouvelles centrales à charbon à l’étranger, plusieurs projets identifiés en Zambie et au Zimbabwe bénéficient d’un appui financier lié à des entreprises ou institutions chinoises.
Cette situation pourrait poser des défis stratégiques pour les deux pays à moyen terme, dans un environnement où la compétitivité des énergies renouvelables s’accentue. Les évolutions technologiques et les incitations réglementaires au niveau international renforcent la pression sur les projets de charbon existants, en augmentant leur exposition aux risques économiques, politiques et juridiques.