La nomination de Horacio Marín comme nouveau chef de YPF, marque une étape significative dans la transition de la gouvernance du pays. Marín, un vétéran de l’exploration et de la production, arrive après une carrière de 35 ans chez Tecpetrol, le troisième plus grand producteur de gaz du pays. Sa dernière année chez Tecpetrol en tant que président de l’exploration et de la production a été marquée par une implication significative dans la gestion des réserves en Argentine et au Venezuela.
Horacio Marín: Un Vétéran à la Barre de YPF
Tecpetrol, une filiale du conglomérat industriel argentino-italien Techint, a récemment augmenté ses investissements dans Vaca Muerta, le plus grand gisement de schiste du pays. Un investissement de plus de 2 milliards de dollars dans le bloc Fortín de Piedra a propulsé Tecpetrol au rang de deuxième plus grand producteur de gaz en Argentine. La société a également exprimé son intention de se diversifier dans la production de pétrole dans Vaca Muerta, où elle perçoit un potentiel de croissance accru grâce à une meilleure capacité d’évacuation et à un potentiel d’exportation.
Spéculations sur le Double Rôle de Marín
La nouvelle administration n’a pas précisé le rôle exact que Marín jouera au sein de YPF, alimentant ainsi les spéculations dans la presse locale sur un éventuel double rôle de président et directeur général. Une source interne à YPF a révélé qu’aucune information précise n’était disponible sur la position exacte de Marín, tout en ajoutant que la prise en charge de deux rôles nécessiterait une modification des statuts de l’entreprise. Ces statuts stipulent que le conseil d’administration nomme le PDG et interdit au président d’occuper le poste principal de la direction.
Vers la Privatisation de YPF
Le contexte de cette nomination est d’autant plus significatif que l’administration entrante prépare la privatisation de sa participation de 51% dans YPF. Le président élu Milei a déclaré vouloir transférer tout ce qui peut être géré par le secteur privé aux mains de ce dernier. Il a souligné l’importance de reconstituer la valeur marchande de YPF pour la rendre plus attrayante aux yeux des acheteurs potentiels. La privatisation de YPF n’est pas un concept nouveau: dans les années 1990, YPF avait été vendue à des investisseurs privés, mais l’État avait racheté 51% des parts en 2012, une expropriation qui a laissé l’Argentine avec une dette de 16 milliards de dollars envers certains anciens actionnaires.
Malgré la reconstitution de sa production de pétrole et de gaz, les résultats financiers de YPF restent inférieurs à ceux d’avant la renationalisation. Produisant près de 50% des 645 000 barils/jour de pétrole et 24% des 140 millions de mètres cubes/jour de gaz de l’Argentine, YPF est un acteur clé dans le secteur énergétique national. Sous la direction de Milei, l’entreprise envisage d’accroître la capacité d’évacuation depuis Vaca Muerta, de construire des terminaux d’exportation pour le pétrole et le gaz, et de développer d’autres gisements de schiste. Des ressources importantes sont également attendues au large des côtes de Buenos Aires, avec des projections de production allant jusqu’à 250 000 barils/jour.
La nomination de Horacio Marín à la tête de YPF signale un changement stratégique majeur dans le secteur énergétique argentin. Alors que le pays se prépare à la privatisation de sa plus grande entreprise pétrolière et gazière, cette transition soulève des questions sur l’avenir de l’indépendance énergétique de l’Argentine et de son engagement envers les investisseurs nationaux et internationaux.