Le parc éolien en mer de Yeu-Noirmoutier, développé par Ocean Winds, coentreprise entre le groupe français Engie et le portugais EDP Renewables, entre dans sa phase décisive avec la pose des premières éoliennes au large de la côte vendéenne. Le projet, d’un coût estimé à 2,5 milliards d’euros, mobilise actuellement 300 professionnels sur le port de Saint-Nazaire, un effectif qui devrait doubler au pic des opérations.
La zone d’installation, d’une superficie de 83 kilomètres carrés, se situe à environ 20 kilomètres des côtes, entre l’île d’Yeu et Noirmoutier. Le parc sera constitué de 61 éoliennes offshore, fournies par Siemens Gamesa, chacune d’une puissance de 8 mégawatts, soit une capacité totale installée de 488 MW. L’électricité produite permettra d’alimenter jusqu’à 800 000 personnes. La mise en service commerciale est prévue pour fin novembre, avec une première production dès la pose de la première unité, selon le calendrier annoncé.
Infrastructure européenne, logistique locale
Les travaux impliquent une chaîne d’approvisionnement largement européenne : environ 90 à 95 % du contenu est issu d’entreprises du continent, dont près de la moitié de fournisseurs français. La sous-station électrique offshore est réalisée par les Chantiers de l’Atlantique, tandis que Rollix, société vendéenne, produit les couronnes d’orientation. Le centre de coordination maritime est installé dans l’ancienne base sous-marine de Saint-Nazaire.
Les composants arrivent de plusieurs ports : les sections des tours viennent de Brest, les nacelles sont assemblées au Havre, tandis que La Rochelle et Dunkerque contribuent à la logistique. Une planification rigoureuse est imposée par l’utilisation de navires spécialisés de type « jack-up », qui embarquent et installent les éoliennes par groupe de quatre, à un rythme soutenu afin d’optimiser les coûts.
Cadence soutenue malgré un démarrage lent
Le projet, initié en 2014, n’a vu ses travaux en mer démarrer qu’en 2023, après près de dix années de développement et de recours juridiques, selon les responsables de l’opération. Cette durée contraste avec d’autres pays européens où des projets similaires peuvent être menés en six ans. L’installation des turbines est prévue en mai, avec une cadence de production alignée pour suivre l’arrivée des composants.
Marc Hirt, directeur général d’Ocean Winds France, a précisé que l’entreprise avait pris des engagements concernant la fabrication nationale d’une partie des équipements. Des emplois permanents liés à l’exploitation et à la maintenance sont également prévus sur l’île de Noirmoutier, incluant la mise à disposition de logements pour les techniciens.
Le tarif d’achat fixé pour l’électricité est de 167 €/MWh, via un contrat avec EDF Obligation d’Achat (EDF OA). Ce parc représente la quatrième infrastructure éolienne maritime française après celles de Saint-Nazaire, Fécamp et Saint-Brieuc, alors que la France vise une capacité de 18 GW d’ici 2035 contre 1,5 GW actuellement en service.