Le fabricant norvégien d’engrais minéraux Yara International va encore réduire sa production d’ammoniac en Europe du fait du prix record du gaz naturel, a-t-il annoncé jeudi.
Sur le Vieux Continent, le groupe n’utilisera désormais plus qu’environ 35% de sa capacité de production d’ammoniac, obtenu en combinant l’azote de l’air et l’hydrogène provenant du gaz naturel.
Pour les mêmes motifs, le numéro un européen des engrais azotés avait déjà temporairement arrêté son usine de Ferrare en Italie et celle du Havre en France en début d’année, fonctionnant alors à 45% de ses capacités totales.
“Les réductions supplémentaires dans les jours prochains auront essentiellement lieu à Sluiskil (Pays-Bas) et Tertre (Belgique)”, a précisé un porte-parole du groupe, Brede Hertzenberg, dans un courriel à l’AFP.
“Aucun licenciement n’est actuellement prévu du fait de ces réductions”, a-t-il précisé.
Avec ces mesures, Yara chiffre à 3,1 millions de tonnes d’ammoniac et à 4 millions de tonnes de produits finis les réductions en place par rapport à sa capacité de production annuelle en Europe.
Plusieurs autres producteurs européens comme le polonais Azoty et le lituanien Achema ont aussi réduit la voilure.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie et la diminution des livraisons de gaz russe en Europe qui a suivi ont dopé le prix du gaz naturel, dont le secteur des engrais minéraux est très gourmand.
Le mégawattheure (MWh) de gaz a dépassé brièvement mercredi les 300 euros, un niveau plus vu depuis le record historique enregistré début mars, au début de l’offensive russe en Ukraine.