La banque d’investissement américaine Xtellus Partners a présenté au Trésor des États-Unis un projet visant à rembourser les investisseurs américains ayant perdu des fonds dans Lukoil, à travers une vente d’actifs étrangers détenus par la société pétrolière russe. Plusieurs gestionnaires d’actifs, parmi lesquels BlackRock, JP Morgan et Goldman Sachs, ont vu leurs participations dans Lukoil gelées puis radiées à la suite de l’invasion de l’Ukraine en 2022.
Un échange sans liquidité proposé par Xtellus
Selon quatre sources proches du dossier, Xtellus Partners propose une transaction sans transfert de liquidités : les actions détenues par les investisseurs américains dans Lukoil seraient échangées contre les actifs internationaux de l’entreprise. Ce mécanisme permettrait de contourner les restrictions actuelles imposées sur les transferts de fonds vers des entités russes, en particulier celles figurant sur la liste des sanctions américaines. Ni le Trésor américain ni Lukoil n’ont fait de commentaires sur cette proposition.
Un consortium mené par Boehly et des intérêts des Émirats
Le plan de Xtellus est soutenu par le milliardaire américain Todd Boehly ainsi qu’un groupe d’investisseurs des Émirats arabes unis, Allied Investment Partners. Les deux entités seraient prêtes à orchestrer la revente des actifs une fois l’échange conclu. Aucune déclaration officielle n’a été fournie par les représentants de Boehly ni par Allied Investment Partners.
Des actifs convoités évalués à $22 milliards
Les actifs internationaux de Lukoil, évalués à environ $22 milliards, suscitent un fort intérêt. Parmi les candidats potentiels figurent Carlyle, un fonds de capital-investissement américain, et le groupe énergétique Chevron. Les opérations de Lukoil à l’étranger, notamment en Irak et en Finlande, ont été perturbées par les sanctions imposées en octobre contre Lukoil et Rosneft, les deux plus grandes entreprises énergétiques russes.
Un calendrier contraint et des obstacles réglementaires
Lukoil dispose d’un délai fixé au 13 décembre pour procéder à la cession de ses actifs, bien qu’une demande de prolongation ait été formulée, selon deux sources proches du dossier. Le paiement en actions pourrait accélérer la transaction, les sanctions interdisant les paiements en espèces. Les éventuels acquéreurs devront toutefois obtenir l’accord préalable de Lukoil et une autorisation finale du Trésor américain.
Avant la guerre, les investisseurs occidentaux détenaient plus de 25 % du capital de Lukoil. L’entreprise reste aujourd’hui valorisée autour de $50 milliards. Elle était également incluse dans plusieurs indices boursiers majeurs, avant son retrait en mars 2022 par les fournisseurs d’indices FTSE Russell et MSCI.