Cette énergie issue du câble de Xlinks pourra être livrée lorsque le manque de vent en mer du Nord empêchera les turbines éoliennes britanniques de produire suffisamment. Il fournira, à terme, 8% des besoins du pays en électricité répondant à la demande à environ 7% de la demande des ménages.
Xlinks transportera 3,6 GW d’électricité vers le Royaume-Uni
Quatre câbles de 3800 km chacun, forment les deux systèmes de câbles sous-marins courant continu sous haute tension de 1,8 GW. Les câbles vont longer les côtes marocaines, espagnoles, portugaises et françaises jusqu’à leur point de connexion dans le Devon (Sud-ouest de l’Angleterre). De là, le courant continu sera converti puis distribué à travers le réseau par National Grid.
Le Royaume-Uni assure sa propre production renouvelable
Le Royaume-Uni a pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Pour cela, il doit décarboner son économie le plus rapidement possible. En 2019, la production d’énergie renouvelable a dépassé la production à base d’énergie fossile. Néanmoins, pour que le secteur énergétique britannique soit vert à 100% d’ici à 2050, le pays doit pouvoir compter sur une énergie constante et bon marché.
Or, la production d’électricité verte dépend largement de son parc éolien en mer du Nord. Cette source n’est pas constante. En effet, lorsqu’il n’y a pas de vent, les turbines ne produisent pas de courant. De plus, les périodes de forte demande ne correspondent pas toujours avec celles où les éoliennes tournent à plein régime. Pour preuve, le manque de vent rend actuellement le pays très dépendant des importations d’énergie, alors que le prix du gaz atteint des records.
Le Maroc cherche des retombées économiques
Le Maroc, de son côté, bénéficie de conditions météorologiques idéales. Tant pour le degré d’ensoleillement que pour le vent. Ainsi, le pays développe depuis une dizaine d’années les énergies renouvelables accompagné d’un cadre légal solide pour attirer les investisseurs étrangers.
Le projet de Xlinks permettra donc de mettre en relation l’offre marocaine avec la demande britannique de manière constante, fiable et pour un prix plus attractif que ceux pratiqués par les partenaires européens.
En outre, le fait que le Maroc et la Grande-Bretagne soient deux régions situées sous des latitudes différentes font que leurs besoins en énergie ne risquent pas d’entrer en concurrence. Les prix de l’électricité pourront ainsi être stabilisés en cas de pic de la demande britannique.
Un projet aux dimensions titanesque
Pour mener à bien le projet, il faudra produire, stocker, puis transporter l’électricité du Maroc vers l’Europe. Le projet sera basé sur la production d’énergie solaire et éolienne dans la région du Guelmim Oued Noun. En tout, le projet s’étendra sur 1500 km2, dont 200 km2 de fermes solaires et produira plus de 10,5 GW d’électricité renouvelable.
Une installation permettant de stocker l’énergie produite sera construite. Celle-ci, d’une puissance de 20 GWh, pourra stocker 5 GW d’électricité grâce à ses batteries lithium-ion, avant de la transférer dans le réseau sous-marin.
Enfin, les câbles, grâce à la technologie du courant continu haute tension (HVDC), transporteront l’électricité directement sur site de production et de stockage jusqu’en Grande-Bretagne avant d’être distribué dans le pays. Ce système évite mieux les pertes d’énergies sur longues distances que le courant alternatif.
Dans le contexte de fortes tensions sur le marché des énergies, le projet de Xlinks permettra au Royaume-Uni de diversifier ses sources d’approvisionnement. Ainsi, le pays ne dépendra pas uniquement de ses partenaires européens pour l’électricité et le GNL et du pétrole Nord-américain.
