Woodside Energy Group Ltd et le ministère des Ressources pétrolières et minérales du Timor oriental ont annoncé un accord visant à évaluer la faisabilité d’un projet d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) à partir du gisement offshore Greater Sunrise. Le projet, d’une capacité envisagée de 5 millions de tonnes par an, pourrait entrer en production entre 2032 et 2035, selon un communiqué conjoint.
Un projet longtemps retardé sur fond de désaccords régionaux
Ce développement marque la première mention officielle d’un calendrier de mise en service pour un champ resté inexploité pendant des décennies, en raison de différends persistants entre les gouvernements de l’Australie, du Timor oriental et de la Nouvelle-Zélande. La position de Dili demeure ferme : le gaz doit être acheminé vers une nouvelle installation de liquéfaction sur le territoire timorais, et non vers Darwin, en Australie, comme le proposait initialement Woodside.
Le champ Greater Sunrise, situé dans le détroit de Timor, représente l’un des plus importants gisements gaziers non développés de la région. Toutefois, sa mise en valeur a été entravée par la profondeur du Timor Trough, un obstacle technique majeur à la pose de pipelines sous-marins vers la côte timoraise.
Défis technologiques et arbitrages financiers à venir
Meg O’Neill, directrice générale de Woodside, a souligné que l’accord permettra de traiter les derniers obstacles commerciaux, notamment la structure aval du projet, afin d’attirer les financements nécessaires et de préciser le tracé du futur gazoduc. Elle a évoqué la possibilité de recourir à des unités de liquéfaction modulaires sur site pour contenir les coûts d’infrastructure.
Le projet inclura également une unité de production d’hélium, une matière première jugée stratégique en raison de sa rareté et de son utilisation dans l’industrie des semi-conducteurs. Francisco da Costa Monteiro, représentant du Timor oriental, a déclaré que le développement du site Sunrise via l’installation TLNG offrirait les « meilleurs avantages économiques, sociaux et stratégiques » pour la population.
Cadre légal et fiscal en cours de discussion
Les partenaires du consortium Sunrise devront, en parallèle des études techniques, s’accorder avec les autorités des trois pays sur les régimes juridiques, fiscaux et réglementaires encadrant le développement amont du champ. Un accord sur les frontières maritimes avait été signé entre l’Australie et le Timor oriental en 2018, levant un verrou géopolitique qui bloquait toute avancée antérieure sur le dossier.