Wood Mackenzie prévoit 1 350 milliards $ pour les marchés CCUS et crédits carbone

Les marchés mondiaux du captage de carbone et des crédits compensatoires pourraient dépasser 1 350 milliards $ d'ici 2050, portés par les investissements privés, les évolutions technologiques et réglementaires, selon une analyse publiée par le cabinet Wood Mackenzie.

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Une récente étude de Wood Mackenzie, société spécialisée dans la recherche énergétique, estime que les marchés du captage, de l’utilisation et du stockage du carbone (Carbon Capture, Utilisation and Storage – CCUS) et des crédits carbone devraient connaître une forte croissance dans les 25 prochaines années. L’accélération anticipée proviendrait essentiellement d’une demande accrue pour ces technologies et solutions, alimentée par les engagements des entreprises en matière de décarbonation et par des politiques climatiques plus ambitieuses.

Progression des investissements dans le CCUS

Le rapport révèle que la capacité mondiale annuelle de captage de carbone pourrait augmenter significativement, passant à 2 061 millions de tonnes d’ici 2050, une multiplication par 28 des niveaux actuels. Selon Hetal Gandhi, responsable des prévisions mondiales et de la recherche Asie-Pacifique chez Wood Mackenzie, cette expansion conduira à des investissements estimés à 1 200 milliards $ pour le CCUS, principalement destinés à capturer des émissions directement à leur source industrielle.

Par ailleurs, le marché des crédits carbone pourrait atteindre 150 milliards $ d’ici le milieu du siècle. Peter Albin, analyste senior en marchés du carbone chez Wood Mackenzie, attribue cette augmentation à une amélioration des normes réglementaires et à une hausse continue des prix, prévus pour être cinq fois supérieurs aux niveaux actuels.

Secteurs industriels et nouvelles dynamiques

Les secteurs industriels tels que l’énergie, l’acier, le ciment et l’hydrogène dit « bleu » figurent parmi ceux ayant déjà adopté ces technologies. Le rapport indique notamment que l’Asie-Pacifique devrait connaître une forte augmentation des installations de CCUS dans des centrales au charbon récentes, malgré des coûts opérationnels relativement élevés.

Selon l’étude, la hausse substantielle des prix des crédits carbone, à partir de 2035, devrait permettre une rentabilité accrue du CCUS sans soutien gouvernemental direct, favorisant ainsi son adoption plus large au sein des filières industrielles majeures.

Enjeux réglementaires et contraintes techniques

Cependant, le rapport souligne plusieurs défis majeurs à relever pour concrétiser pleinement le potentiel de ces marchés. Parmi ceux-ci, figurent notamment l’amélioration indispensable de la qualité et des normes des crédits compensatoires, l’identification claire des applications industrielles, ainsi que la nécessité de politiques gouvernementales cohérentes et de financements publics continus, particulièrement au cours de la prochaine décennie.

Mhairidh Evans, vice-présidente et responsable mondiale des recherches sur le CCUS chez Wood Mackenzie, considère que « les marchés CCUS et des crédits carbone traversent actuellement une phase cruciale nécessitant une résolution rapide des incertitudes réglementaires et des difficultés liées aux infrastructures pour assurer leur développement futur ».

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