Westinghouse Electric Company a finalisé la production du premier lot de combustible enrichi à 8 % d’uranium pour la centrale nucléaire Vogtle-2, exploitée par Southern Nuclear Operating Company en Géorgie, aux États-Unis. Ce combustible a été fabriqué dans l’usine de Springfields, située dans le nord de l’Angleterre. Ce développement s’inscrit dans une tendance à l’augmentation de l’enrichissement du combustible nucléaire, visant à répondre aux besoins spécifiques des réacteurs modernes.
Le combustible, désigné sous le nom de LEU+ Adopt, est fabriqué à partir d’oxyde d’uranium enrichi au-delà des niveaux habituellement utilisés, qui varient généralement entre 3 % et 5 % pour les réacteurs commerciaux. Ce projet fait partie du programme Accident Tolerant Fuel (ATF) du Département de l’Énergie des États-Unis (DOE), lequel vise à développer des combustibles ayant une meilleure résistance aux conditions accidentelles.
Avantages opérationnels liés à l’enrichissement élevé
L’utilisation de combustible enrichi à 8 % pourrait permettre de prolonger la durée des cycles de fonctionnement entre les arrêts de rechargement, ce qui pourrait contribuer à réduire les coûts d’exploitation pour les exploitants de centrales nucléaires. Par ailleurs, les additifs spécifiques intégrés dans ce nouveau combustible sont conçus pour améliorer les performances de sûreté en cas de fonctionnement à des niveaux de puissance plus élevés.
Selon Tarik Choho, président de Westinghouse Nuclear Fuel, la production de LEU+ Adopt représente une avancée technique dans l’industrie nucléaire. Ce combustible sera transformé en broches et intégré dans quatre assemblages de test au Royaume-Uni, avant d’être expédié aux États-Unis pour des essais d’irradiation à la centrale de Vogtle-2, prévus en 2025.
Perspectives réglementaires et adoption élargie
Le passage à des niveaux d’enrichissement plus élevés, comme celui de 8 % U-235, s’accroît dans l’industrie nucléaire, où l’optimisation des cycles de combustible est devenue une priorité pour certains opérateurs. Aux États-Unis, plusieurs réacteurs ont commencé à tester des assemblages avec un enrichissement supérieur à 5 %, mais cette transition nécessite encore des dérogations spécifiques de la US Nuclear Regulatory Commission (NRC).
Le programme ATF du DOE se concentre sur le développement de combustibles capables de résister plus longtemps à une perte de refroidissement du cœur, offrant ainsi plus de temps aux opérateurs pour réagir en cas d’urgence. Une révision réglementaire est prévue pour mars 2027 afin de faciliter l’adoption de ces combustibles enrichis, en alignant les licences sur les nouvelles avancées technologiques.