Le gouvernement américain a intensifié ses efforts diplomatiques pour obtenir des engagements asiatiques dans le cadre d’un ancien projet de gazoduc en Alaska. Lors d’une conférence sur l’énergie organisée à Anchorage, les ministres de l’Énergie et de l’Intérieur ont accueilli des délégations officielles du Japon, de la Corée du Sud et de Taiwan afin de promouvoir les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis le nord de l’État.
Le projet, d’une valeur estimée à $44 milliards (EUR40.6bn), consiste à transporter le gaz extrait au nord de l’Alaska sur environ 1 300 kilomètres jusqu’à un terminal maritime dans le sud de l’État. Ce gaz serait ensuite transformé en GNL et acheminé par voie maritime vers des marchés asiatiques. Selon le secrétaire à l’Énergie Chris Wright, la viabilité du projet dépend de la signature d’accords d’exploitation à long terme.
Des perspectives de co-investissement en discussion
Bien que les dirigeants du projet envisagent des co-investissements étrangers, Chris Wright a précisé que ceux-ci ne sont pas une condition préalable. Il a indiqué que des financements privés, notamment en provenance d’alliés du Moyen-Orient, pourraient également être mobilisés. Le ministre de l’Intérieur Doug Burgum a ajouté que ce projet servirait de test pour évaluer la capacité des États-Unis à construire les infrastructures énergétiques stratégiques jugées nécessaires dans un contexte de compétition technologique mondiale.
La Corée du Sud a envoyé une délégation de sept membres, issue du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Énergie, précisant qu’il s’agissait d’une mission d’observation. Le Japon et Taiwan ont également pris part aux échanges, sans communiquer d’intention formelle à ce stade.
Contexte réglementaire en évolution
Le gouvernement fédéral a annoncé vouloir revenir sur les limitations imposées par l’administration précédente concernant l’exploitation énergétique dans certaines zones sensibles de l’Alaska. Ces territoires recèlent d’importants gisements d’hydrocarbures, mais sont également reconnus pour leur biodiversité. Aucune modification réglementaire n’a encore été formalisée à ce jour.
L’initiative intervient alors que Washington cherche à renforcer ses exportations de gaz naturel vers l’Asie, un marché jugé stratégique. Les précédentes tentatives de concrétisation du projet avaient échoué, en raison de coûts élevés et de doutes sur sa rentabilité. Les discussions tarifaires en cours entre les États-Unis et plusieurs pays asiatiques pourraient toutefois jouer un rôle dans les décisions d’investissement à venir.