Les autorités américaines ont prévenu qu’elles prendraient des mesures de rétorsion contre tout pays soutenant une taxe carbone internationale sur le transport maritime. Cette annonce survient à quelques jours d’un vote crucial au sein de l’Organisation maritime internationale (OMI), où ses membres doivent se prononcer sur une proposition visant à instaurer une contribution carbone globale sur les émissions des navires.
Le secrétaire d’État Marco Rubio, accompagné des responsables à l’Énergie et aux Transports, a dénoncé dans un communiqué une mesure qualifiée de « néocoloniale ». Washington affirme que l’instauration d’un mécanisme fiscal mondial sur les émissions maritimes — désigné sous l’acronyme NZF — porterait atteinte aux intérêts économiques américains et aurait des effets négatifs sur les chaînes logistiques et les consommateurs.
Des répercussions économiques anticipées
Les autorités américaines estiment que cette taxe pourrait faire grimper les coûts du transport maritime de 10% ou plus. Les responsables affirment que l’imposition d’un tel prélèvement sur les émissions de dioxyde de carbone (CO₂) frapperait directement les compagnies maritimes, les fournisseurs d’énergie et les importateurs, avec des répercussions sur les prix finaux pour les citoyens et les entreprises.
Le projet de taxe NZF serait le premier dispositif à caractère fiscal mondial adopté par une agence des Nations unies, selon le communiqué. L’OMI, basée à Londres, supervise la régulation du transport maritime international et cherche à réduire les émissions globales du secteur, conformément à ses objectifs climatiques.
Une position cohérente avec le virage politique américain
Depuis son retour au pouvoir, le président Donald Trump a réorienté la politique énergétique des États-Unis en faveur des énergies fossiles, annulant plusieurs engagements climatiques internationaux. La Maison-Blanche a quitté l’Accord de Paris et mis en œuvre une série de mesures de dérégulation visant à soutenir le secteur pétrolier, gazier et charbonnier.
Cette position s’est traduite par une hostilité croissante envers les initiatives multilatérales perçues comme contraignantes pour l’économie américaine. À l’ONU, le président Trump a déjà qualifié le changement climatique de « plus grande arnaque » de l’Histoire, rejetant les consensus scientifiques et plaidant pour une souveraineté économique totale des États.
Sanctions économiques ciblées envisagées
Parmi les options envisagées par Washington figurent des restrictions de visa ainsi que des frais portuaires accrus pour les navires appartenant à des pays favorables à la taxe carbone. Ces mesures viseraient à dissuader toute adhésion à un système que les États-Unis considèrent comme imposé sans leur consentement.
« Nous nous battrons avec acharnement pour protéger nos intérêts économiques », ont déclaré les signataires du communiqué, réaffirmant l’opposition ferme des États-Unis à toute taxe carbone internationale applicable à l’ensemble de la flotte commerciale mondiale.