Le président américain Donald Trump a confirmé avoir eu un échange téléphonique avec son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, sans en révéler les détails, à un moment où les relations bilatérales atteignent un nouveau point de tension. Caracas accuse les États-Unis de préparer une intervention militaire visant à s’emparer des réserves pétrolières du Venezuela, les plus importantes au monde.
Déploiement militaire américain dans les Caraïbes
Depuis septembre, Washington a renforcé sa présence militaire dans la mer des Caraïbes avec l’envoi de navires de guerre, dont un porte-avions. Plus de 20 frappes ont été menées contre des navires en mer, officiellement dans le cadre d’opérations antidrogue. Selon les autorités américaines, ces navires seraient liés à des cartels vénézuéliens, mais aucun suspect n’a été arrêté ni interrogé jusqu’à présent.
L’espace aérien vénézuélien a été déclaré « totalement fermé » par Washington, une mesure qui a provoqué l’interruption de plusieurs liaisons aériennes. Six compagnies ont suspendu leurs vols vers le pays. Le programme de rapatriement de migrants vénézuéliens expulsés des États-Unis a également été suspendu, bien que l’aéroport de Caracas reste opérationnel.
Demande d’appui de l’Opep et accusations de Caracas
Dans une lettre adressée à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Nicolas Maduro a demandé une aide pour contrer ce qu’il décrit comme « une agression en préparation » de la part des États-Unis. Le document, lu par la vice-présidente Delcy Rodriguez lors d’une visioconférence, affirme que Washington cherche à prendre le contrôle du pétrole vénézuélien par la force.
Delcy Rodriguez, qui est également ministre du Pétrole, a déclaré que Nicolas Maduro avait ordonné un plan spécial de rapatriement de migrants malgré la réduction des vols commerciaux. De son côté, le président de l’Assemblée nationale Jorge Rodriguez a dénoncé des exécutions extrajudiciaires liées aux frappes américaines, mentionnant la mort de civils lors d’opérations en mer depuis le début septembre.
Opposition au Congrès et rumeurs de départ proposé
Donald Trump a annoncé que des opérations terrestres visant des trafiquants de drogue vénézuéliens commenceraient « très bientôt », une déclaration qui a suscité des critiques au sein du Congrès américain, y compris chez certains élus républicains. Le sénateur Markwayne Mullin a affirmé que les États-Unis avaient proposé à Nicolas Maduro de quitter le pays pour la Russie ou un autre territoire, sans obtenir de réponse publique à ce sujet.
Dans un climat de tensions croissantes, des sources proches du ministère de la Défense américain évoquent un ordre présumé de frapper un bateau civil avec l’objectif d’éliminer tous les passagers. Ces accusations, si elles sont confirmées, soulèveraient des questions juridiques sur la légitimité des actions entreprises hors d’un cadre de guerre déclaré.